Un week-end meurtrier
		Gandy, Alain Edition : Presses de la Cité, Collection : Polars de France 2009, 230 pages ISBN : 978-2-258-07680-8 19 €

Un orage qui éclate. Un bus qui bascule dans le ravin. Et c'est le drame : trente-cinq personnes décédées. Par prudence ou sous le coup d'une intuition, le procureur, chargé de l'enquête, préfère solliciter son enquêteur spécial afin de déterminer les causes exactes de l'accident. Entre faux témoignages et secrets inavoués, Joseph Combes devra naviguer habilement. Pressé par une presse déchaînée et un supérieur angoissé, il devra tirer les bonnes ficelles afin de dénouer cette affaire de meurtre, puisqu'assassinat a eu lieu causant ainsi le basculement du bus dans les gorges de l'Aveyron.

L'aventure commence sur les chapeaux de roues. Un accident a lieu, l'horreur est dépeinte de façon réaliste afin de plonger le lecteur très rapidement dans une ambiance tragique. Or l'engouement s'essouffle très vite : le ton est léger, les différents témoins sont peu crédibles et mènent l'enquêteur en bateau mais sans originalité. Les principaux acteurs de l'enquête s'interrogent, s'affolent mais le style d'écriture du roman ne montre pas ce sérieux et cet empressement à arrêter le ou les coupables. Les suspects sont nombreux mais aucuns ne présentent un réel potentiel de tueur.

En présentant l'enquêteur Combes, l'auteur a voulu toucher la corde sensible du lecteur. D'abord, Joseph est un ami du juge d'instruction Massac, qui est fier du travail accompli. Cette connivence, peu développée dans le roman, rappelle la série télévisée dont Roland Magdane en est le héros. Il éprouve une forte amitié avec le juge d'instruction Axel Corti qui suit les affaires transmises au tuteur. Ensuite, à travers l'agence Combes et Cie, c'est toute une famille qui s'investit dans l'enquête pour développer chaque piste trouvée. Certains scénaristes se sont déjà emparés avec succès de cette idée pour rapprocher la famille autour d'une oeuvre cinématographique. Alain Gandy évoque bien l'ambiguïté d'impliquer les enfants dans une affaire mais n'y joue pas particulièrement. Enfin, de part son métier à risque, la famille a été exposée et a vécu un drame : l'enlèvement de la fille cadette. L'auteur évoque alors la responsabilité du père vis à vis de sa famille et la volonté de protection de ses êtres aimés

Comme de nombreuses fois expliquées, le mobile d'un meurtre ne peut tourner qu'autour de trois pôles : l'argent, l'amour ou la jalousie. Le dénouement qui arrive est sans surprise. Pire les trente-cinq morts sont expliqués uniquement par une affaire de coeur. La raison en est pitoyable et laisse un goût amer dans la bouche.

Un week-end meurtrier est un polar agréable à lire, un bon exemple de roman à prendre en vacances. Cependant, le ton accrocheur du titre et du début de l'aventure laisse vite place à la déception. Des thèmes intéressants comme la complicité de toute une famille ou l'amitié avec le juge d'instruction ont été effleurés mais peu développés. Les suspects manquent de complexité et semblent de ce fait peu crédibles. Dommage.