Daddy ! (Jessica Blandy - La route Jessica - Tome 1)
		Dufaux & Renaud Edition : Dupuis 2009, 54 pages ISBN : 978-2-8001-4353-8 13,50 €

Jessica Blandy a disparu... Ce n'est pas pour autant qu'elle n'est pas activement recherchée, et ce notamment par Soldier Gun et sa cinglée de fille, Agripa. Celle-ci, fort jolie, tue tout ce qui respire, notamment ses nombreux amants, un peu à la manière d'une mante religieuse ou de la fameuse veuve noire. C'est maintenant Rheinhardt, un psychiatre, qui en est la dernière proie. Et pour cause : le malheureux a eu la malchance d'avoir justement pour cliente la fameuse Jessica, disparue depuis : Rheinhardt en est même tombé éperdument amoureux, et constitue ainsi un début de piste idéal pour remonter jusque la disparue...

Mais il nest pas la seule piste, justement : Soldier Gun travaille ainsi au corps la plantureuse Molly, qu'il déteste pourtant. Mais il faut bien cocufier Cuzak, son mari, pour avoir des informations... Ce dernier ne tarde cependant pas à être au courant, et imagine vite un stratagème destiné à éliminer à la fois un privé gênant qui sait trop de choses et Soldier Gun. Plan qui aurait pu fonctionner de manière très efficace, si le coup de feu envers Soldier Gun avait effectivement été mortel...

Et la piste Rheinhardt ? Elle est étroitement mêlée au Buzzart, un célèbre joueur de blues dès lors qu'on est amateur de cette musique. L'ami du grand et bien réel John Mayall (rien que ça !) a une fille dont la route va, malheureusement, croiser celle d'Agripa et Soldier Gun... De quoi se ruiner la santé !

Après les 24 tomes de Jessica Blandy, il fallait bien un spin-off afin de compléter les points en suspens. Cest désormais chose faite avec le premier tome de La route Jessica : on reprend forcément les mêmes (Jean Dufaux au scénario et Renaud au dessin, après la superbe trilogie Venus H.) pour ce tome, et force est de constater que tous les éléments qui avaient fait le succès de Jessica Blandy sont de nouveau réunis.

Ainsi, on retrouve une ambiance noire digne des meilleurs polars : c'est truffé de personnages qui ont de la gueule et très peu de pitié, et rempli de coups fourrés : très bon point au niveau scénaristique donc : le livre sera d'ailleurs idéalement accompagné de notes bleues, histoire de rehausser encore l'ambiance. Côté graphisme, on retrouve les couleurs directes et les corps féminins souples et élancés si chers à Renaud.

Au final, ce premier tome ne doit surtout pas être vu comme une vaste opération commerciale. C'est un petit bijou de polar réussi qui mérite véritablement que l'on s'y intéresse. A noter qu'il peut même être lu indépendamment des 24 tomes de la série mère, même s'il serait dommage de passer à côté. Le tome se termine sur un très bel effet de dernière planche, qui ne pourra que nous faire regretter davoir à attendre la suite.