Le retour des Ténèbres
		Asimov, Isaac & Silverberg, Robert Edition : Pocket 2009, 544 pages ISBN : 978-2-266-19235-4 8,90 €

Kalgash étant éclairée par six soleils qui se relaient dans le ciel, certaines notions sont totalement étrangères à ses habitants, celle d'obscurité notamment. Quant aux Etoiles, il ne s'agit à l'évidence que d'une figure de style, une allégorie appartenant au folklore des Apôtres de la Flamme, ces fanatiques religieux qui soutiennent que la flamme divine va s'abattre sur la planète un an plus tard.
Mais Benay, le jeune et brillant astronome, découvre que la théorie de la gravitation universelle élaborée par son maître Athor semble fautive. Mais Siferra, l'archéologue passionnée, découvre sept (ou neuf) villes empilées les unes sur les autres, chacune séparée de la précédente par une couche de cendres, à intervalles réguliers de deux mille et quelques années.

L'un des objectifs premiers de la Science-Fiction est de remettre en perspective ce que nous considérons comme naturel et incontournable, ici l'alternance jour-nuit, et la notion même d'obscurité. Sur la base de cette idée brillante, les deux auteurs élaborent un roman plaisant, bien qu'émaillé de quelques longueurs, où l'on voit les scientifiques s'opposer aux religieux tout en ayant le même but de prévention du désastre et d'avertissement à la population. Les sentiments éprouvés par Athor face aux feux des étoiles (terreur, honte, désespoir), alors qu'il découvre la vastitude d'un univers qu'il croyait avoir parfaitement décrit dans sa totalité, sont convaincants, rendant le personnage crédible. Il en est de même des réactions des différents personnages, et de l'ensemble de la population avant et après l'Evènement.

En somme un roman bien fait, bien écrit, plaisant, distrayant, qui se lit vite et facilement.