Last Bullets
		Ozanam & Lelis Edition : Casterman, Collection : KSTR 2009, 118 pages ISBN : 978-2-203-01393-3 16 €

Nous sommes aux Etats-Unis, en pleine guerre de Sécession. Le Nord affronte le Sud dans des combats sanglants, laissant peu de chances de survie aux combattants. Un groupe d'hommes s'en sort ainsi miraculeusement, dont le Sergent Forest. La mixture de Mac, un de ses soldats, lui a un peu fait perdre les pédales pendant la dernière bataille, mais l'essentiel est là : il est encore en vie, même si des restes d'hallucinations continuent de le frapper. Ainsi, des nains, farfadets et centaures semblent se repaître des restes humains, et semblent faucher tout ce qui brille parmi les victimes.

Les hallucinations passent cependant rapidement, au profit d'idées de plus en plus claires. Il va falloir commencer par rejoindre une autre section de Confédérés, afin d'y retrouver la troupe d'un capitaine : un homme de l'autre camp est à interroger, dans un bordel local. Pas question de se reposer ni de prendre du bon temps : il va falloir interroger l'homme, qui semble connaître l'emplacement d'une petite fortune. Mais encore une fois, les conflits sont omniprésents, et notre petite troupe est bien vite faite prisonnière par l'ennemi, et ce pendant de nombreux mois.

Une seule solution maintenant pour toucher le magot : l'évasion. Et il va falloir faire vite, car il est d'autres êtres, issus de 'limaginaire collectif, qui sont également friands d'or. Les hallucinations de Forest ne l'étaient peut-être pas tant que ça !

Encore une production tout à fait originale à mettre au profit de la collection KSTR de Casterman. Le scénariste Ozanam, auteur déjà de trois productions chez ce label (Face contre ciel, Le chant des sabres et King David, avec trois dessinateurs différents) et d'Eclipse, remet le couvert avec un brésilien du nom de Lelis côté graphisme. Nous sommes là dans de la colorisation directe, sans le moindre crayonné ou trait noir auparavant : tout un style donc !

C'est en effet un graphisme brut de fonderie qui nous est proposé ici : c'est violent, expressif à souhait, certes, mais parfois un peu fouilli tout de même. Le lecteur aura ainsi parfois du mal à distinguer certains personnages, et un effort certain est à fournir de ce côté-là. Au niveau scénario, je dirai que c'est justement un peu la même chose Ozanam jongle entre histoire américaine et folklore fantasy beaucoup plus de chez nous, avec plus ou moins de réussite. Ainsi, le récit est bien amené avec justesse, mais finit par considérablement se compliquer, avec ce dessin qui ne facilite pas la lecture.

Au final, ce Last Bullets laisse un petit goût de trop compliqué, trop ambitieux peut-être : il aurait fallu sans doute rendre la chose plus lisible, d'autant qu'il y avait la place tout au long de ces plus de 110 planches. Vivement E dans leau, le prochain Ozanam !