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La Bohème et l'Ivraie |
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Ayerdhal Edition : Fleuve Noir
ISBN : 2265064092
99 FF |
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L'histoire se passe dans un système interplanétaire dominé par un conseil de sages : l'homéocratie. Tout commence quand le jeune Ylvain, étudiant révolté du kinéïrat, un art psychique qui permet de projeter des " films " aux 5 sens de l'organisme, échoue à son examen, et se voit refoulé de l'entrée chez les maîtres Kinéïres. Ylvain, artiste têtu et rebelle, va décider de créer son art seul, et de l'amener à la perfection. Il sera aidé pour cela par une fillette, Ely, qu'il rencontre durant ses errances, et qui a le pouvoir de " projeter " des scènes sans l'aide de l'amplikine, un composé chimique qui permet au cerveau de recevoir les projections des Kinéïres. Et comme toujours quand un artiste indépendant réussit, les membres de l'académie Kinéïres vont s'inquiéter, remis en cause dans leur art, et tout faire pour tenter d'empêcher Ylvain et Ely d'accomplir leur ascension. D'autant plus que derrière l'attitude protectionniste du kinéïrat se cachent de plus sombres desseins. Car celui qui peut insuffler à la population non seulement des images, des sons, mais aussi des sentiments, des pensées, celui là peut tout contrôler. Et manifestement, quelqu'un s'efforce d'y parvenir. Quand l'art et la politique s'entremêlent et se déchirent, c'est un combat pour la liberté qui commence. Et à travers cette intrigue riche en rebondissements, c'est bien un appel à la liberté d'expression que manifeste Ayerdhal. L'intrigue, nous l'avons dit, est extrêmement bien menée, et on découvre à travers le parcours initiatique du personnage principal, Ylvain, les fils d'un complot politique beaucoup plus intéressants que la simple rébellion d'un artiste autodidacte et frustré. Pour cela, Ayerdhal nous offre un livre intriguant et déroutant, dans un univers qui, s'il paraît classique au départ, offre un regard décalé, à travers le prisme de la création artistique. On notera que pour une fois, ce ne sont pas les petits hommes verts qui ont des pouvoirs psychiques comme celui de tordre une bouilloire en deux, mais bien les humains. Point noir quand même, le personnage principal, Ylvain, a tout du stéréotype de l'artiste adolescent frustré, maniaco-dépressif et égocentrique, ce qui le rend particulièrement énervant. On l'imagine très bien repeindre sa chambre en noir, porter des t-shirts Metallica, écouter Megadeth en boucle et partir en virée à mobylette en se prenant pour Easy Rider. Bref, un sale môme. Autre point noir, la présence systématique en début de chapitre " d'aphorismes bohèmes ", tentatives de réflexion philosophique version brève de comptoir, l'humour en moins. On est pas obligé de les lire, mais ca gâche l'ensemble. On ne le répétera jamais assez, mais c'est pas parce que Franck Herbert l'a fait (d'ailleurs brillamment) qu'il faut que tout le monde s'y mette. Surtout quand le résultat tend à des sentences anarcho-écolo dont le livre n'a vraiment pas besoin. Mais bon, c'est un bon bouquin quand même, qui garde une certaine originalité, et qui pourra vous divertir pendant les longues soirées d'hiver.
Ecrite par , le 27 Octobre 2001 à 20:10 dans la rubrique .
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