Air Danger (Mayday - Tome 1)
		Daoudi Edition : Glénat, Collection : Grafica 2009, 48 pages ISBN : 978-2-7234-6394-2 13 €

Azad Mikoyan est le copilote d'un vieux charter MD-11 de la compagnie Panax. Le vol survole la jungle colombienne, lorsque brusquement les passagers sont en hypoxie : l'appareil plonge vers le sol, et Azad se met à courir vers la cabine pour redresser. Trop tard : l'avion sécrase dans une gerbe de flammes. La catastrophe aérienne fait de nombreux morts : seules cinq personnes survivent à l'accident, dont Azad, qui va devoir à présent s'expliquer.

Ce vol était pourtant sous la responsabilité du commandant Gustafsson, un homme d'expérience à quelques jours de la retraite. Il avait d'ailleurs fait l'acquisition d'un ranch en Patagonie pour y couler des jours heureux. Angel Galtieri, PDG de la Panax, faisait lui aussi partie du vol. L'homme était connu pour freiner des quatre fers à la moindre dépense, y compris en ce qui concernait les questions de sécurité. Il n'était pas aimé de Gustafsson, d'ailleurs.

L'affaire se complique à cause du lieu même du crash : la zone est inondée par la guérilla colombienne. Les rebelles s'en sont donnés à coeur joie pour piller tout le métal possible, histoire d'en tirer un bon prix au marché noir. Et évidemment, les boîtes noires de l'appareil sont introuvables. Ce sont donc uniquement les souvenirs d'Azad qui permettront aux enquêteurs de comprendre pourquoi cette dépressurisation. Mais le copilote va devoir affronter ses démons, entre la douleur des souvenirs de l'accident, et son amour passé avec la fille de Gustafsson, une femme de caractère.

Youssef Daoudi sert là une aventure palpitante qui ne devrait pas vraiment convaincre ceux qui ont peur de l'avion de choisir ce moyen de transport. C'est certes un moyen de transport sûr, dit-on, mais la psychose que vous pouvez lui entretenir ne guérira pas avec ce tome ! Cela débute par le crash, histoire d'entrer dans le vif du sujet, puis le scénario met de suite l'accent sur les différents caractères des personnages, Azad en tête. Le rythme comprend de nombreux flashbacks, auxquels il est extrêmement facile d'accrocher : on passe allègrement de l'enquête aux souvenirs d'Azad, sans aucune difficulté.

Ainsi, c'est tout à fait fluide et compréhensible au niveau du scénario. Côté graphique, nous ne sommes pas en reste avec ce tome. Les expressions, et plus particulièrement certains regards de Azad, sont d'excellente facture, ainsi que certaines scènes aériennes nous offrant quelques plans plus larges (je pense notamment à la très jolie première planche). Certes, on n'entre pas dans le détail des productions de Romain Hugault (comme le récent Le grand duc par exemple), mais l'ensemble reste agréable à l'oeil pour autant.

On passe au final un excellent moment avec ce tome, sans se rendre compte qu'à peine commencé, il est quasiment terminé !