La dernière enquête du chevalier Dupin
		Bourland, Fabrice Edition : 10/18, Collection : Grands Détectives 2009, 116 pages ISBN : 978-2-264-04916-2 6,50 €

A la fin du XIXème siècle, Monsieur Carter Randolph vit une retraite bien méritée de chroniqueurs d'affaires criminelles à Richmond en Virginie lorsque son serviteur, Pembroke, lui porte une lettre bien mystérieuse. Seul son défunt ami le chevalier Charles Auguste Dupin aurait pu la lui adresser. La nuit suivante, ce dernier, décédé vingt années plus tôt, apparaît dans son salon se faisant appeler Ursule de Chastaupigne. Quel choc! Et quel mystère!...

Le narrateur, Mr Randolph, se rappelle alors de la dernière enquête menée de concert avec son ami juste avant sa mort. Elle leur avait été soumise lorsqu'ils demeuraient ensemble dans le quartier Saint-Germain à Paris. Des rumeurs laissaient entendre que des individus préparaient un attentat afin de troubler la toute première exposition universelle de Paris qui devait attirer des personnalités du monde entier. Malgré qu'aucun indice sérieux ne vienne corroborer ces bruits de couloir, la mort du poète Gérard de Nerval, retrouvé pendu quelques semaines auparavant, inquiète son ami Eugène de Stadler. Ce dernier est convaincu qu'il s'agit d'un assassinat et non d'un suicide. En effet, malgré les tendances suicidaires du poète, il pense que pendant ses recherches sur "les choses de l'invisible", il aurait côtoyé des gens peu recommandables et aurait ainsi été témoin de l'organisation d'un complot. Le préfet de police Piétri, M. le comte de Persigny et Eugène de Stadler demandent donc au chevalier Dupin de faire toute la lumière sur cette affaire...

Ainsi Carter Randolph nous narre les réflexions de Charles Auguste Dupin dans sa quête de la vérité. Dans un langage correspondant tout à fait à la manière de s'exprimer de l'époque, il nous rapporte les conversations qu'il a eu avec le chevalier. Tout le récit est dans la réflexion, il y a peu d'actions. Il faut réussir à suivre les méandres de la réflexion du chevalier ainsi que ses intuitions souvent "divinatoires". Effectivement, à partir de quelques détails tels qu'une momie égyptienne, une secte d'illuminés du XVIIIème siècle, un daguerréotype, un corbeau solitaire, il parvient à démêler cette histoire pour découvrir une vérité étonnante qu'il ne pourra partager avec son ami que vingt années plus tard. Pour apprécier ce livre, il faut apprécier le caractère renfermé et noir ainsi que le jugement acéré de Charles Auguste Dupin. La chute est-elle vraisemblable ? Ce livre ne peut certes laisser indifférent. Résultat : soit on aime, soit on aime pas... Pour ma part, j'avoue ne pas avoir été convaincu.