Oscar Wilde et le jeu de la mort (Oscar Wilde - Tome 2)
		Brandreth, Gyles Edition : 10/18, Collection : Grands détectives 2009, 457 pages ISBN : 978-2-264-04650-5 13,50 €

Que ne faut-il pas inventer pour distraire une vingtaine de convives lors d'un dîner entre gentlemen ? Oscar Wilde a trouvé une idée intéressante : le jeu de la mort. En bulletin secret, chaque invité inscrit le nom de la personne qu'il voudrait voir mourir. L'intérêt est ensuite de deviner qui a nommé qui. Un jeu déjà bien funeste sans compter sur le destin : une à une les victimes de la liste vont mourir. Qui tire les ficelles de ces exécutions ? Comment arrêter cette chaîne avant que disparaisse le dernier nommé.

Gyles Brandreth signe ainsi le deuxième volet des aventures d'Oscar Wilde. Après Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles, voici l'écrivain aux mains avec la destinée : des morts souhaités qui se réalisent. On retrouve un Wilde plein de fougue et de fantaisie, entouré par ses fidèles amis. Autant le premier volume m'a paru lent et arythmique, que le second nous emmène instantanément dans l'action. En effet, les personnages sont déjà installés et le lecteur retrouve facilement l'ambiance de Londres au XIX^ème siècle. Les citations et les références culturelles sont moins nombreuses allégeant ainsi le récit et donnant la part belle à l'enquête.

Le lecteur y trouve une enquête qui ne manque pas d'originalité puisque nous connaissons déjà les victimes potentielles. Elles sont inscrites sur une liste aux auteurs anonymes pour un jeu à la base puérile. Faut-il alors chercher du côté des invités pour connaître le ou les meurtriers ? Ou faut-il y voir une atteinte sur la personne d'Oscar Wilde ? Le temps presse, le tueur raye progressivement et immanquablement le nom de ses proies. L'enjeu est de taille puisque la vie de la propre femme d'Oscar sera elle aussi menacée. Un élément qui s'ajoute au suspense de l'aventure.

Pourquoi le terme d'aventure et non de massacre ? Comme pour le premier roman, le ton et la façon de raconter surprennent le lecteur. On a l'impression que le personnage d'Oscar Wilde reste le principal sujet, que sa fantaisie d'artiste l'emporte sur la tragédie. Dans le second volume, l'ambiance est plus noire et le héros plus en retrait mais les crimes, toutefois macabres, sont plantés dans un décor innocent, sans violence comme pris dans une époque ancienne et un univers feutré.

Le second volet de Gyles Brandreth m'a plu davantage que le premier. Ne faut-il pas d'un temps d'adaptation pour mieux apprécier l'oeuvre ? Contrairement aux séries américaines qui vous bombardent les faits puis insèrent progressivement des éléments sur les personnages, Gyles Brandreth prend soin d'installer le décor. Habituée à la première stratégie d'écriture, il m'a fallu du temps pour me plonger dans le roman.