Le souffle du Wendigo (Corpus Hermeticum - Tome 5)
		Missoffe & Adlard Edition : Soleil, Collection : Terres Secrètes 2009, 48 pages ISBN : 978-2-302-00482-5 12,90 €

Juillet 1917, dans les Flandres, en pleine guerre. Wohati est un amérindien, mais il se trouve dans les tranchées alliées. Wohati ne s'est pas engagé dans l'armée pas hasard. Pas plus que c'est le hasard qui l'a fait venir en ce lieu précis. Wohati a une mission ; une mission que lui a confié son peuple. Une mission de vengeance que les siens préparent depuis des générations. Wohati est né pour cette mission, et il compte bien la mener à son terme. Et cela, même si certains de ses compagnons le raillent. C'est qu'en 1917, un peau rouge dans les tranchées, forcément, ça intrigue.

Alors quand un groupe est monté pour essayer de trouver des soldats manquants à l'appel, composé de trois alliés mais aussi de trois allemands, qui ont les mêmes problèmes de disparition, Wohati se propose pour être le septième homme. De toutes manières, agrément ou pas, sa mission arrive à son terme et il ne peut laisser passer l'occasion. Ses chefs, tous heureux de trouver un volontaire et de se débarrasser de lui, ne vont pas se mettre en travers de sa route. Grand bien leur en a pris. Parce que Wohati ne compte pas laisser qui ou quoi que ce soit se mettre sur sa route. L'honneur de son peuple en dépend.

Avec les tomes du Corpus Hermeticum, on ne sait jamais si on va tomber sur un tome juste sympathique ou de belle facture. Avec Le souffle du Wendigo, c'était pareil. Il y a beau avoir Charlie Adlard au dessin (Walkink Dead chez Delcourt), on ne pouvait prévoir. Je trouve que le Corpus Hermeticum vient de s'offrir ici son meilleur tome. Captivant, effrayant, servi par un scénario de Mathieu Missoffe qui tient en haleine et un dessin tout à fait à la hauteur et qui retranscrit de manière très profonde les sentiments et l'ambiance lugubre des tranchées, ce tome a tout pour plaire. Bien sûr, il faut réussir à adopter le dessin d'Adlard, mais malgré son apparence un peu brouillon, c'est un dessin riche que l'on découvre. Et puis les expressions des visages sont bien rendues, mais on savait déjà qu'Adlard maîtrisait cette partie parfaitement.

Si vous appréciez la série, nulle doute que Le souffle du Wendigo saura vous ravir. C'est malsain à souhait et cela ne met pas en jeu des forces cosmiques trop importantes. C'est plus une histoire intime, presque. Et c'est aussi pour cela que l'ambiance y est plus étouffante.