La Cage de Londres (un siècle après les Guerre des Mondes)
		Guillet, Jean-Pierre Edition : Alire 2003, 243 pages ISBN : 2-922145-71-9

« Loués soient les Seigneurs qui nous apportent le bonheur, aujourd'hui est le jour de votre passage de l'enfance à la vie dadulte, aujourd'hui vous consentirez pour la première fois au Sacrifice du Sang en l'honneur des Maîtres !». Au sein de Londres, grand complexe d'arrondissements circulaires, l'humanité vit dans le calme et la quiétude sous le regard bienveillant des Maîtres. Nourris d'une pâte énergétique rosâtre et d'eau acidulée, couchés sur des paillasses régulièrement renouvelées, les hommes et les femmes vivent pour satisfaire ceux-ci, leurs Seigneurs, ceux qui les libérèrent des affres de leur ancienne vie, lors de la Sainte Invasion.

Régulièrement le rituel du prélèvement permet aux Seigneurs de s'assurer de la bonne santé de ceux qu'ils protègent. Les faibles, les malades, les vieillards sont récompensés d'une vie à leur service en montant au ciel pour vivre d'égal à égal avec eux. Certains fous prétendent qu'ils ne sont pas ce qu'ils paraissent, mais à quoi bon, il est important de vivre le « jour d'hui » et de satisfaire les Maîtres pour pouvoir aller au ciel car « le Ciel c'est essentiel ! ». Mais voilà, au sein de cette humanité baignant dans un bienheureux asservissement, Georges va aller au-delà des rites et coutumes pour découvrir l'horrible vérité.

La Cage de Londres est un roman d'anticipation, de Jean-Pierre Guillet, dont l'action se passe au début du XXI° siècle. Il se place comme successeur de l'oeuvre de H.G WELLS, La Guerre des Mondes et envisage qu'une seconde invasion de Mars a réussi et qu'aujourd'hui, plus d'un siècle après, l'humanité est élevée par les Martiens comme du bétail pour leur fournir ce dont ils se nourrissent : le sang. Or un grain de sable va venir dérégler l'engrenage si bien huilé : l'amitié entre un Maître et son Favori « Georges ».

Le thème de la destruction de l'humanité par les extra-terrestres et, a fortiori, de sa mise en esclavage a déjà été traité dans moult romans et films. La Cage de Londres présente divers aspects de cette culture d'anticipation. A sa lecture on pense immédiatement à l'oeuvre de L. Ron Hubbard, Terre, Champ de Bataille. On y retrouve de nombreuses similitudes comme les extra-terrestres ayant détruit l'humanité, la mise en esclavage des hommes et surtout le fait que considérer l'homme comme une bête cause la chute des envahisseurs si puissants.

Maintenant, alors que ces autres oeuvres présentent souvent un rapport de force entre les hommes et les envahisseurs, La Cage de Londres développe un aspect psychologique de manière plus poussée. De plus, et c'est à souligner, l'auteur prend soin de présenter aussi bien la vision qu'ont les hommes de la situation que celle des martiens. Il en ressort un roman passionnant qui marche effectivement sur les traces de H.G WELLS. En effet, dans sa Postface l'auteur nous explique que sa principale source d'inspiration fut l'oeuvre initiale même dans laquelle WELLS présentait, à travers l'un de ses personnages, sa vision des conséquences d'une victoire des martiens.

Un roman à conseiller.