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Le livre des théophanies |
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Lenn, Jonas Edition : Griffe d'Encre, Collection : Recueil
2008, 193 pages
ISBN : 978-2-917718-04-9
14 € |
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Quant on regarde l'immensité de l'espace, et l'infinie complexité des choses de la vie, il n'est pas rare de penser que derrière tout ça, seul un être supérieur a pu organiser un tel bazar. Ainsi depuis la nuit des temps, les hommes ont rêvé à des dieux qui leur ressemble ou non. Et ils ont créé des rites associés à ces dieux, parfois même écrits dans des livres. Toutes les théologies sont-elles alors liées ? Certes non. Et ce Livre des théophanies n'en est pas un parfait reflet. Par contre il ouvre une porte entre les créatures et leurs croyance... et vice et versa. Son auteur, Jonas Lenn est plutôt de nature éclectique qui, comme le souligne Philippe Gindre "règle son pas sur les pas de ses pères littéraires". Il sous-entend par là que Lenn a beaucoup de références et influences, et qu'il ne les renie pas. Doit-on en déduire que ses récits ne lui sont pas si personnels et que rien de nouveau n'en découle ? Pas le moins du monde. Juste que l'auteur de ce présent recueil ne cherche pas à tout réinventer l'écriture, mais bien d'aller plus loin grâce aux travaux des autres. Mais entrons maintenant dans les détails de ces huit nouvelles. Différents univers s'ouvrent à nous. Certains sont des mondes originaux de style fantasy, comme dans L'Heure du Maître, où une puissance supérieure est capable de prendre possession temporairement du corps de n'importe qui dans sa cité, un bon moyen pour prendre toutes les femmes qu'il désire. Il y a aussi cet étudiant qui s'invente un monde virtuel et toutes ses règles dans La leçon des ténèbres, mais n'invente-t-il pas plutôt ses propres fantasmes ? D'autres sont plus axée sur l'antiquité... mais revisitée. Dans Un grain de légende, un jeune garçon se retrouve face au Minotaure du labyrinthe et se fait aider par une jeune fille, telle Ariane qui aida Thésée à Cnossos. Ou encore Alexandre le Grand à la recherche d'une grande force dans Le sang des Titans. Il y a aussi l'histoire de cette femme qui prie Jésus, après une vie gâchée de femme du peuple Viking, et qui raconte sa vie païenne à une novice. D'autres enfin mélangent les cultures anciennes et la science fiction. Ici, dans Les élytres du temps, une espèce vivant tel un peuple amazonien et que ne peut atteindre les scientifiques humains. Le rapport au divin est pourtant présent. Ailleurs où l'on retrouve une Ariane à Naxos, témoin et victime dans une assemblée de déesses qui vont utiliser les espaces virtuels pour la consoler et la venger. Mais est-ce exactement ce qu'elle souhaite ? À part des autres, voici un étudiant en art qui recherche un vieux maître sculpteur disparu dans Le maître de céramique. Après une enquête poussée, il finit par découvrir sa demeure, et sa dernière oeuvre qui semble inachevée. Mais un secret s'y cache, d'une teneur... inavouable. Avec une telle diversité, il est facile d'apprécier ce recueil, le troisième de la collection de Griffe d'Encre, d'autant plus que l'ensemble est fort bien écrit et se lit vraiment tout seul (il ne m'a pas fallu plus de deux petites heures de nuit pour tout achever). Et pourtant je ne peux m'empêcher de penser qu'il manque un petit quelque chose pour vraiment marquer le lecteur. À mon sens, c'est peut-être des messages forts. Autant je peux en retrouver dans une nouvelle comme Les élytres du temps, autant je n'en vois pas dans, par exemple L'Heure du maître ou Le sang des Titans. Mais ne chipotons pas, le thème choisi est bien développé et c'est déjà une bonne chose. J'espère avoir donc l'occasion de relire son efficace plume dans un récit plus long, histoire d'en apprendre plus sur son univers propre.
Ecrite par , le 03 Mars 2009 à 12:03 dans la rubrique .
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