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Aube & Crépuscule |
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Collectif Edition : Griffe d'Encre, Collection : Anthologie
2008, 217 pages
ISBN : 978-2-917718-03-2
16 € |
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Le jour s'est levé sur cette étrange idée : et si à l'aube de mon existence, j'avais manqué quelque chose d'important. Ais-je au moins profité au maximum de mes premières années ? Et qu'adviendra-t-il de la fin de mes jours ? Telles sont les questions traitées dans la troisième anthologie des éditions Griffe d'Encre, Aube & Crépuscule. Contrairement aux deux premières anthologies dirigées par Magali Duez, celle-ci présente une construction assez facile à deviner en deux parties. Une sur l'enfance, l'autre sur la vieillesse, la très courte nouvelle (deux pages !) de Bruce Holland Rogers servant de transition entre les deux thèmes quasiment à part égale. De l'aube, les cinq auteurs chercheront à diversifier leurs sujets. Ainsi l'avocat renommé dans Tiger Moth se souvient de son enfance sur la plage pour Graham Joyce (à ce propos, j'ai préféré cette nouvelle-ci à la précédente dans l'anthologie La Terre). Chez Christian Simon, scénariste de BD mais aussi novelliste qu'on avait déjà pu découvrir notamment dans Soltice avec sa nouvelle Oubli qui narrait l'histoire d'un homme qui voyait une fée dans une ampoule, Christian Simon donc réitère avec un jeune garçon qui se souvient de tout ce qu'il a vécu depuis sa conception, et qui voit autour de lui des personnages oniriques. Deux ambiances proches qui donne des frissons. La nouvelle suivante de Jérome Noirez est à son habitude provocante, mettant en scène un patriotisme grandement exagéré et des enfants soldats. Si la nouvelle est fort bien écrite, elle nous dégoute par son contenu comme le démontre si bien le clochard de son histoire. Pour s'en remettre, il fallait bien une promenade bucolique à la campagne, ce que font ces deux frères et leurs parents chez Michaël Fontayne. Force est de constater que chez lui, l'humour masque un sujet de société plus que d'actualité, mais n'aurait-il pas une anthologie de retard à ce sujet ? Dernière nouvelle de cette partie, Parfum d'étoile, et nous nous retrouvons en Afrique, délaissée par les autres continents. Là, on y retrouve des enfants au comportement bien étrange face à un blanc qui fait sa loi. Connaissant les nouvelles précédentes de Jeanne-A Debats, j'avoue avoir été un peu moins touchée par celle-ci, malgré sa qualité indéniable. Dans l'ensemble, les récits de l'enfance sont donc plutôt graves, comme s'ils soulignaient qu'avec les enfants, on ne peut pas se tromper, car il en va de leurs avenir. De l'autre côté du Dinosaure, la vieillesse peut sembler plus légère parfois. Ainsi la mort qui veille sur deux héros de nos récits d'enfance vieillissants, mais qui ne peuvent mourir. Un indice sur leur identité, le titre donné par Élisabeth Ebory : Échiquier, tasses, théière et passoire enchantée. Si vous ne trouvez pas avec ça, je ne peux plus rien pour vous ! Philippe Guillaut a un soucis assez similaire, avec une société où la santé est si maîtrisée que plus personne ne peut mourir. Comment vivre de nouvelles sensations en ce cas ? Et quel est donc ce site, Lasthour.com ? Un récit intéressant où l'humour est bien présent là aussi. Habituée des récits d'anticipation, Hélène Cruciani nous explique ici les rapports houleux qu'entretient une fille et sa mère, placée en maison de retraite. L'issue de ce conflit, je l'avoue, était un peu prévisible, mais l'ensemble reste de très bonne qualité. Suit mon petit coup de coeur à moi, la nouvelle d'Antoine Lencou, Couleur d'automne. Avec le même univers et le même trait d'humour que dans sa nouvelle précédente publiée dans l'anthologie Ouvre-toi ! (mais si, vous savez, c'est celle qui parle d'une porte !), le vieil homme doit négocier fermement avec son immobilier pour trouver une occupation intéressante pour sa santé. Un vrai petit bijou drôle et divertissant à la fois. Mais la place est cédée à présent à Julien Simon (attention à ne pas vous tromper dans le sommaire où il y a cette petite erreur bien pardonnable) qui nous entraîne sur la fin de vie d'un de nos ancêtres singes. En effet dans Le chemin du retour, le pauvre Babu doit combattre les humains et les singes eux-mêmes pour suivre les rituels ancestraux de son espèce. Etrangement, cette deuxième partie est donc plus ouverte comme si la fin, nécessaire puisqu'on va tous mourir, ne dépendait que de nous. Vous l'aurez donc compris, c'est de façon bien distincte que les deux thèmes proposés par Magali Duez ont été abordés, comme si l'importance que l'on donne à une vie n'est pas égale d'un bout à l'autre de son existence. Et pourtant chaque nouvelle s'est efforcée de démontrer que la dignité humaine (ou simiesque dans le cadre du dernier récit), n'attend pas le nombre des années.
Ecrite par , le 03 Mars 2009 à 12:03 dans la rubrique .
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