Lord Faureston (D - Tome 1)
		Ayroles, Maïorana & Leprévost Edition : Delcourt 2009, 62 pages ISBN : 978-2-7560-0412-9 14,95 €

Richard Drake est un habitué des salles de réception mondaines. Sa venue dans une soirée du général ne fait donc pas exception au protocole, après son retour d'une expédition en Afrique. L'homme a besoin de nouveaux fonds pour une nouvelle expédition, et ses manières sont toutefois assez rudes. Il n'en reste pas moins que Drake est un homme attiré par le sexe opposé, et que la présence de Catherine Lacombe n'est pas sans l'émoustiller.

Mais Catherine est accaparée par un rival de taille : Lord Faureston a non seulement le titre, ce qui est important dans l'Angleterre victorienne, surtout pour le cerbère de mère de Catherine, mais il a aussi le raffinement et le charme. Mais Lord Faureston n'en demeure pas moins un être étrange, fermé. D'autant qu'un incident survient à cette soirée : Catherine a failli être tuée, alors qu'elle était seule dans le parc avec Faureston. Ce dernier s'est volatilisé dans les arbres aux dires d'un témoin du nom de Jones, lequel se proclame chasseur de vampires !

L'incident reste néanmoins clos, et Drake entre dans sa phase de séduction : il s'inquiète régulièrement de la santé de Catherine, et prend de ses nouvelles, tandis que la belle reçoit quotidiennement un monceau de roses signé de la lettre F. Drake ne se décourage pas cependant, et trouve une ruse afin de réussir à éloigner la mère de Catherine. Tout semble enfin rentrer dans l'ordre. Semble, seulement.

D comme Drake ? Nous ne le saurons pas encore avec ce tome fort prometteur. Nous retrouvons Ayroles au scénario, qui trouve là une bonne occasion de placer des dialogues très à propos et tout en poésie par moment (séduction oblige !) : le scénariste et dialoguiste n'en est pas à son coup d'essai, après huit tomes de sa superbe série De cape et de crocs chez le même éditeur, dont je ne saurai dire assez de bien.

Ce premier tome nous plonge donc en pleine Angleterre victorienne de fin de XIXème siècle, et nous régale de couleurs tantôt chatoyantes durant les somptueuses réceptions, tantôt de la plus grande noirceur lors des scènes nocturnes. L'ambiance s'en ressent fortement avec certaines scènes pour le moins angoissantes. L'époque n'est certes pas la même que d'autres histoires de vampires, comme Le Prince de la nuit de Yves Swolfs, et on a là un tome au rythme savamment dosé, s'étalant d'ailleurs sur 62 planches.

Le trait de Maïorana est fin est détaillé, parfaitement mis en valeur par la colorisation de Thierry Leprévost. Un premier tome très prometteur donc, qui ne déçoit nullement le fan d'Ayroles que je suis.