Total audimat (Reality Show - Tome 5)
		Morvan & Porcel Edition : Dargaud, Collection : Fictions 2009, 54 pages ISBN : 978-2-505-00354-0 13,50 €

Oshii Feal, de son vrai prénom Myriam, est de retour chez ses modestes parents chrétiens. Son grand frère ne le ménage pas, même si Myriam a eu à se sacrifier pour lui sauver la mise lorsqu'ils étaient adolescents. Les parents dOshii ne savent pas que leur fille est unique : les téléspectateurs d'une émission de télé réalité d'un genre nouveau peuvent ressentir tout ce qu'elle ressent, du bonheur de retrouver sa famille à l'orgasme qu'elle peut ressentir en faisant l'amour avec son boyfriend.

A ce titre, la jeune fille est la propriété de Mediacop et de son patron véreux Gullick. L'homme constamment encostardé est un génie visionnaire, et il ne recule devant rien pourvu que l'audimat soit assuré. Par ailleurs, la fille du maire a été enlevée, et les spectateurs du monde entier peuvent désormais assister à des scènes de torture en direct, jusqu'à ce que le maire se décide enfin à démissionner.

Et la suite des évènements ? Elle est déjà entièrement prévue par Gullick, qui la raconte par avance à l'une de ses collaboratrices cadre. L'homme a tout prévu sur le grand écran : Oshii va retrouver son vieil amoureux, et ensemble ils auront à délivrer la fille du maire. Bien sûr, cela ne se fera pas n'importe où, puisque tout est déjà prévu par la chaîne de télévision : le sauvetage se fera en simultané, il y aura des pertes parmi les méchants qui ont d'ailleurs été drogués au passage pour ne pas opposer trop de résistance. Du grand art télévisuel en perspective : du pain et des jeux pour le peuple du futur !

Reality Show voit sa saison complétée avec ce tome, dont l'aspect visionnaire du scénariste Morvan est indéniable. Rien ne se passe ici en réalité, mais dans l'imagination de Gullick, personnage qui aura su monter en force au fur et à mesure des épisodes. La narration est donc ici tout à fait originale, et fait totalement mouche : on a droit ainsi à une fin mémorable, sans doute le meilleur tome de la série d'ailleurs.

Côté dessins, Francis Porcel a fait un bon travail : les décors sont certes un peu trop épurés par moment, mais les rendus des expressions de visages sont bien travaillés, et rendent la lisibilité claire à souhait. Un tome qui clôt donc cette série (ou au moins cette saison ?) en beauté, et c'est bien là le principal.