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Conan - Les Clous rouges (Troisième volume 1934-1935) |
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Howard, Robert E. Edition : Bragelonne
2008, 525 pages
ISBN : 978-2-35294-243-6
35 € |
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Toute bonne chose a une fin, la carrière littéraire de Conan ne déroge pas à cette règle idiote Les Clous rouges est la dernière partie de l'anthologie chronologique consacrée au barbare, les textes la composant datent de 1934 et de 1935. Après les trois excellentes aventures du volume numéro deux, j'en espérais tout autant des cinq ici présentes Espoir déçu. Parmi les cinq récits, seuls deux m'ont vraiment plu. Il s'agit de Au-delà de la rivière Noire et de Le Maraudeur noir. Le premier se différencie des habituelles histoires de Conan par le fait qu'il n'y a aucun présence féminine dénudée en détresse et parce que Conan n'est plus, pendant une grande partie de la nouvelle, le personnage principal. Le récit nous plonge dans la jungle sauvage à la frontière de l'Aquilonie où des colons se sont installés. Conan y travaille en tant que « mercenaire-nettoyeur », il doit empêcher les Pictes (des indigènes) d'atteindre la colonie. Howard va délaisser son personnage au profit de Balthus, un jeune homme issu de la civilisation et fraîchement arrivé sur la frontière, qui, après une mauvaise rencontre, va se mettre à travailler en parallèle avec Conan. De cette aventure se dégage une ambiance différente des précédentes, assez réussie d'ailleurs. Dans l'essai de Patrice Louinet, le lecteur apprendra qu'il s'agit en fait d'une nouvelle expérimentale sur la conquête de l'Ouest et d'un mélange avec d'autres récits provenant des lectures d'Howard. Le second texte « coup de coeur », Le Maraudeur noir, est une histoire de pirates à la recherche d'un trésor fameux. Nous pouvons y trouver des personnages secondaires plus complexes qu'à l'habitude, aux relations mieux construites (plus sournoises et retorses et moins bourrines, enfin, tant que possible). Conan reste le personnage principal mais brille également par son absence pendant une longue partie du récit. Lors de ses apparitions, il est néanmoins en très grande forme. Puis, il faut bien l'avouer, le boulot de pirate lui va comme un gant ! Les Clous rouges est la dernière nouvelle écrite par Howard à propos de Conan avant son suicide en 1936. Ce texte est souvent considéré comme le meilleur que le Texan n'ait jamais écrit mettant en scène Conan, mais après sa lecture, mes sentiments à son égard sont restés mitigés. Dans ce récit, Conan fait volontairement équipe avec une jeune femme pirate (elle, involontairement) en fuite après le meurtre d'un officier stygien. Après une rencontre très musclée avec un immense saurien dans la forêt, les deux aventuriers se réfugient dans une curieuse citée millénaire qui semble être abandonnée. Cette ville a la particularité d'être entièrement sous un toit et d'être peuplée par deux groupes d'humains en guerre depuis près d'un demi-siècle. Les deux compères vont vendre leurs épées à un des deux partis mais ils auraient sans doute mieux fait de continuer la chasse aux dragons... Ce huis-clos est excellent au cours de sa première partie, jusqu'à l'engagement. Après ce point, j'ai trouvé que l'ensemble ne tenait plus trop la route et manquait de consistance. Howard voulait écrire son texte le plus sanglant et le plus sexuel avec Les Clous rouges, j'ai l'impression qu'il a glissé dans une flaque de sang à la moitié du parcours. L'ambiance n'y était plus et le récit m'a semblé tirer en longueur. Au niveau des personnages, Valeria, la pirate est très intéressante (bien plus que l'habituelle demoiselle dénudée), Conan est égal à lui-même mais les autres sont fades, déjà vus et sans intérêt. Les deux aventures restantes, Les Dents de Gwahlur et Les Mangeurs d'hommes de Zamboula sont d'une qualité égale aux premiers récits cimmériens d'Howard, « alimentaires ». Les Dents n'est pas forcément désagréable à lire comme d'autres l'ont été mais il est très basique dans sa construction, ses personnages et son déroulement. Les Mangeurs est simplement mauvais. Ce sont heureusement les textes les plus courts du livre. Dans le premier, Conan part à la recherche de joyaux légendaires dans une cité perdue, il est en concurrence avec une de ses anciennes connaissances pour la réalisation de cette mission. Pour le second récit, il est vendu par un aubergiste et, ensuite, attaqué par des cannibales. Au final, il se retrouve à aider la jeune femme nue et va se battre contre des sorciers. En appendices, comme chaque fois, beaucoup de choses, la troisième et dernière partie de l'analyse de Patrice Louinet. Diverses notes de l'auteur, deux versions inachevées de Des loups au-delà de la frontière, une première version de travail des Clous rouges, des synopsis, une lettre entre Howard et un lecteur assidu et une carte. Les belles illustrations sont, cette fois-ci, réalisées par Gregory Manchess. Le point commun de tous les récits (hormis Les Mangeurs) de ce troisième livre est qu'Howard y intègre des éléments de son vécu, de ses lectures et de ce qu'il aimerait bien écrire, à savoir des textes sur sa région et son histoire. Mais au final, nous avons un recueil, qui en qualité, se situe quelque part entre le tome deux et le tome un.
Ecrite par , le 29 Janvier 2009 à 10:01 dans la rubrique .
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