Une brève histoire de l'avenir (Tome 1)
		Pécau, Damien & Fernandez Edition : Delcourt, Collection : Série B 2008, 48 pages ISBN : 978-2-7560-1332-9 12,90 €

Jack, Tom, Marie et Paul sont quatre amis inséparables. Ils ont passé de nombreuses vacances ensemble dans une villa de Taormina appartenant aux parents de Jack, et ils ont fait les quatre cents coups ensemble. Leur enfance s'est définitivement envolée en 2012, lorsqu'ils ont vu une immense lumière vers le large. Lumière provenant d'une explosion nucléaire en plein coeur de Jérusalem, détruisant des lieux de culte musulmans et juifs, et donnant naissance à une secte, à partir de survivants de la catastrophe.

Mais la troisième guerre mondiale n'a pas eu lieu, devant la multitude de religions touchées et la multiplication des revendications de l'attentat. Les quatre amis ont grandi et semblent s'être perdus de vue. Jack est devenu un sportif privé professionnel, dans une espèce de football futuriste privé, et il a invité Tom à la demi-finale qu'il joue ce jour en Géorgie. Malheureusement, Jack est blessé et fait perdre énormément d'argent aux falcons, son équipe, et à Lady Shan, une parieuse qui a tout perdu avec ce match.

Marie, quant à elle, est devenue une passeuse d'argent entre les pays : depuis toute petite, elle inspire confiance, et elle aidera Tom à sortir de Géorgie, avec l'aide de Paul, le génie des technologies et de la bio-informatique. Tom pourra ainsi continuer à se consacrer à ses études médicales et à voyager dans les différentes ONG à travers le globe. L'eau est en effet devenue de plus en plus rare, et de plus en plus chère, ce qui provoque des dégâts considérables parmi les populations les plus pauvres.

Tout s'est aggravé dans cet enfer, finalement, et on retrouve justement Jack dans sa reconversion, travaillant sur une véritable épave, et largement exposé aux rayons mortels du soleil (la couche d'ozone n'étant bien évidemment plus aussi efficace qu'elle l'est aujourdhui).

Ce premier tome de Une brève histoire de l'avenir est inspiré du roman du même nom de Jacques Attali. Le pessimisme y tient une large part, aussi bien dans les problématiques écologiques que dans les travers de l'Homme. Jean-Pierre Pécau, passionné d'Histoire, s'est donc attribué cet univers afin de le scénariser pour le compte des éditions Delcourt. On suit donc tout au long de ce premier tome quatre adolescents forcés d'évoluer rapidement durant ces quelques années. Les quatre amis ont des métiers et des destinées bien différents, et ont dû se forger une solide carapace pour affronter ce futur inquiétant.

Le dessin de Damien est bien réussi : détaillé, sans fioritures : convenant parfaitement à ce scénario. On est quand même amené à pas mal voyager dans ce premier tome, et très souvent : on a ainsi parfois un peu de mal à savoir où on se trouve dans le temps et dans l'espace, et avec quel personnage au juste. Certaines transitions sont ainsi parfois brutales, et rendent la première lecture ardue. Pas de panique : une bonne relecture remet les idées en place, mais je souhaiterai tout de même que cette remarque soit prise en compte pour les deux prochains tomes.