L'habitant de l'infini - Tome 9
		Samura Edition : Casterman 2004, 232 pages ISBN : 2-203-37242-7 8,60 €

Grâce au sauf-conduit qu'elle a obtenue en se faisant passer pour une femme enceinte, Lin n'est plus bien loin de pouvoir réaliser sa vengeance. Mais Anotsu est plus influent que jamais sur le pays, dirigeant maintenant plus de 500 dojos. L'annection du  Shinggyoto-Ryou, si elle devait se réaliser, lui conférerait un pouvoir plus grand encore. Pendant ce temps Manji, recueiili par Hyakourin, récupère de ses blessures ....

Ce 9ème volume de L'habitant de l'infini, s'il est plus difficile d'accès que les précédents, relance la dynamique de l'intrigue avec une grande efficacité : des personnages aussi charismatiques que Magatsou ou Shira, le samouraï à l'épée en dents de scies refont leur apparition ; on en apprend un peu plus sur les ambitions d'Anotsu et l'on découvre une Lin bien vulnérable depuis qu'elle n'a plus Manji pour l'épauler. Peu de scènes de combat, mais une densification des tensions qui promet un Xème volume explosif.

Le dessin crayonné, qui fait toute la particularité de ce manga, est toujours aussi élégant. En l'occurence, on remarque surtout comment son style hâchuré et constrasté sert l'expressivité des personnages, faisant de leur entrée en scène des moments forts impressionnants.

Quant à la conclusion de ce volume, elle vaut vraiment la peine d'être racontée, mais je préfère vous laisser la surprise. Bonne lecture !

Pour ceux qui ne connaissent pas ce manga, en voici un portrait concis: Manji, samouraï de seconde main, héberge dans son organisme des vers qui régénère son corps et l'empêchent de mourir. S'il veut redevenir mortel, il doit éliminer 1000 scélérats pour laver ses propres crimes. Il accompagne Lin, une jeune fille qui a juré de se venger d'Anotsu, le meurtrier de ses parents. La violence des scènes de combats, la qualité scénaristique de l'histoire, sans délayage inutile et le découpage habile des scènes de dialogues font de l'habitant de l'infini, manga de samouraïs à l'esthétisme unique, une oeuvre magistrale. Entre le conte fantastique et la pure performance graphique, il représente à mes yeux un des sommets de la B.D. niponne.