Les Fantômes du Palace
		Grimes, Martha Edition : Pocket 2009, 468 pages ISBN : 978-2266188197 7,20 €

Après les événements du Meurtre de Ben Queen, la jeune Emma Graham a repris le cours normal de sa vie, dans l'hôtel que dirige sa mère. Le cours normal ? Pas exactement, car Emma, auréolée de sa gloire de « presque-victime », est devenue une héroïne locale et, après avoir élucidé le meurtre de Mary-Evelyn Devereau et des suivants, elle a été engagée par le journal local pour une série d'articles.

Mais ce qui intéresse maintenant Emma Graham, c'est le mystère entourant l'hôtel en ruine du Belle Rouen, que tout le monde appelle, fort à propos, le Belle Ruine. Malgré les persiflages de sa cousine Ree-Jane, malgré sa brouille avec le shériff qui met en doute certaines de ses assertions, malgré le refus des gens de parler du Belle Rouen, Emma vient de plonger dans une nouvelle intrigue qui se révèle bien plus complexe que ce qu'elle s'imaginait. Car un bébé a disparu, il y a plusieurs années, à l'époque où le Belle Rouen était encore un hôtel de luxe. Et les locaux se souviennent encore, quoiqu'avec réluctance, des gens qui allaient et venaient. Des gens liés à la famille Devereaux, à Ben, Mary-Evelyn et Fern Queen Fern Queen, morte, mais dont Emma semble avoir aperçu le sosie à plusieurs reprises...

Mais lorsque le mystère date d'il y a plus de vingt ans, il est difficile d'en démêler les fils, surtout lorsque les rares personnes à s'en souvenir ne souhaitent pas déterrer le passé, surtout lorsque la famille elle-même a préféré étouffer l'histoire...

Ce roman, raconté à la première personne par Emma Graham elle-même, a le mérite d'une narration originale, qui offre au lecteur le point de vue inhabituel d'une préadolescente de douze ans sur le monde qui l'entoure. Des anecdotes racontées de façon rafraîchissante, avec de nombreuses critiques sur le monde des adultes, sur la manière dont on traite les enfants, est sans nul doute le point fort de cette histoire au demeurant assez embrouillée. On pourrait même se demander si l'auteur n'a pas, à plaisir, secoué les dés pour rendre l'histoire encore plus confuse.

Il faut donc un bon moment au lecteur pour rentrer dans ce polar qui, s'il n'a pas lu le premier tome, demeure résolument hermétique !