Ayako
		Tezuka, Osamu Edition : Delcourt 2003, 48 pages ISBN : 2-840-55965X 7,95 €

La guerre est finie. Jiro Tengé peut rentrer chez lui la conscience claire, il a servi son pays, y a perdu un oeil, ... et a pactisé avec l'ennemi américain dont il est devenu un agent. Il va pouvoir retrouver sa famille, une famillle dont il peut être fier : un père qui assume sa fonction de patriarche, et qui possède de nombreuses terres faisant la fortune de la famillle, une mère responsable, parfaite maîtresse de maison, un frère, et trois soeurs. Une famille dont on peut être fier, si l'on ignore l'autre côté de la face ...

Car à l'instar de Jiro, il semble que tous les Tengé aient de petits secrets à cacher, à commencer par sa dernière soeur, la petite Ayako. Ou plutôt sa demi-soeur, puisqu'elle est la fille de son père ... et de la femme de son frère, lequel invite son aimée à se prêter aux petits désirs sexuels du papa contre la promesse de l'héritage.

Ayako est un chef d'oeuvre du manga japonais. Et pour cause, il a été écrit et dessiné par Osamu Tezuka, le créateur d'Astroboy et de Blackjack. Le récit lui-même, bien que fictif, n'a rien à voir tant par le genre que par le style avec les deux oeuvres précitées. Ayako se rapproche de la fable de moeurs et du drame social, dans le climat houleux de l'après-guerre. Un récit sur l'injustice et le traumatisme  affectif d'une enfant destinée à passer vingt ans dans une cave.

Une histoire éprouvante, servie par le dessin naïf de Tezuka, dans les coulisses de la société japonaise, où tabous et immoralités s'en donnent à coeur joie sous le masque de la respectabilité. Un des meilleurs mangas que j'ai jamais lu !