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Le Blues du Tueur à Gages |
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Block, Lawrence Edition : Points, Collection : Policier
2008, 365 pages
ISBN : 978-2-7578-1078-1
7,50 € |
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John Keller assiste à un match de base-ball qui voit l'équipe des Tarpons en action contre les Marlins de Floride. Il n'est cependant pas là uniquement pour admirer le palmarès d'un joueur d'exception dont ces exhibitions représentent les dernières évolutions avant la fin de carrière, ni même par hasard. Non il se retrouve assis sur ce banc car un contrat a été lancé sur la tête de Floyd Turnbull et qu'il en est l'exécuteur. Néanmoins, Keller prend tout son temps pour mener à bien sa mission. Il suit l'équipe dans ses nombreux déplacements à travers les Etats-Unis et tergiverse avant de faire ce pour quoi il est payé. John Keller est un des personnages venant agrandir l'univers du célèbre Lawrence Block. Ce tueur à gages collectionneur de timbres, spécialisé dans la mort dont la cause paraît on ne peut plus naturelle, subit ici un petit coup de mou. Il se pose des questions sur son mode de vie, la charge que représente son travail et envisage sérieusement de prendre une retraite amplement méritée. Cela se caractérise entre autres par un besoin de se confier, d'expliquer sa situation ce qui, bien sûr est impossible. Keller a des états d'âme, il erre dans un cercle vicieux, ce qui le conduit à de bien curieuses extrémités. Contrairement à John Rain, le tueur de Barry Eisler, John Keller n'exerce son art qu'en Amérique dans cet opus, ce qui donne lieu à des épisodes typiques comme les discussions sur le base-ball ou encore celles sur le basket-ball, des sports tenant une place prépondérante dans ce pays. Ici, l'aspect spectaculaire n'est pas de mise. Keller exécute des contrats qui peuvent venir de clients divers et ne fait aucune différence entre les hommes et les femmes. De même, ses cibles ne sont pas forcément des gens dangereux, ce sont des personnes ordinaires qui ont le tort déranger quelqu'un qui possède les moyens de les faire disparaître. Certains n'hésitent pas à faire appel au talent de l'assassin sur commande pour éliminer des sujets inattendus. Il n'y a pas non plus de grandes scènes d'affrontement, de descriptions par le menu des manières que le tueur emploie pour en finir avec ses victimes. Les détails arrivent lors des comptes-rendus qu'il fait à son commanditaire : Dot. C'est un être plutôt solitaire qui n'a personne à qui parler en dehors de cette femme adepte du thé glacé et de la télévision sans le son. Leurs retrouvailles donnent lieu à de savoureux dialogues teintés d'humour et parfois d'une touche d'absurde dans un décor campagnard. Elle incarne également la seule relation stable qu'il entretient. Apparemment il n'est pas le seul à subir le traitement " dépression " puisqu'il existe déjà deux autres titres dans la série Blues de ; ce doit être un passage obligatoire pour faire partie du cercle des personnages de Block, cet auteur prolifique dont la besace est pleine de protagonistes originaux. Ce qui ressort malgré tout de ce roman, c'est l'aspect humainement banal, ordinaire voire une impression de côtoyer une certaine forme de routine. John ne fréquente pas des palaces, il ne fait rien de sensationnel, il apparaît même comme séduisant mais quelconque pour des yeux non avertis. La découverte de cet écrivain est un réel plaisir qui provoque l'enthousiasme ainsi que la bonne humeur. Son écriture est délicieuse, la narration est agréablement scindée et rythmée par les différents problèmes que Keller doit régler et les héros charmants et affûtés.
Ecrite par , le 10 Janvier 2009 à 07:01 dans la rubrique .
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