Chambre numéro 10
		Edwardson, Ake Edition : 10/18, Collection : Grands détectives 2008, 502 pages ISBN : 978-2-264-04752-6 8,60 €

L'inspecteur Winter se voit confier une nouvelle affaire. Le corps d'une jeune femme est retrouvé dans la chambre d'un hôtel. La victime s'est pendue et a laissé pour ses parents un mot d'adieu. Un drôle de message puisque des excuses y sont formulées : "Si je vous ai fait du mal, pardonnez-moi." Il n'en faut pas moins à notre enquêteur pour se mettre la puce à l'oreille et douter de la fiabilité des indices. Signe supplémentaire, l'inspecteur Winter se remémore une affaire non classée dont la victime, une femme, avait séjourné dans cette même chambre dix. Est-ce un hasard ou faut-il y voir l'occasion de résoudre deux délits ?

Le personnage principal traverse une période de remise en question. Lui, qui a tout sacrifié à la résolution de ses enquêtes, doute maintenant et semble lassé. Il se compare à ses collègues plus jeunes, moins expérimentés et se demande qui est le plus heureux et le plus professionnel. Tout au long du roman, la réflexion est ouverte. L'inspecteur Winter ressasse ses expériences et ses acquis, remet en question la valeur et l'importance de sa vie professionnelle. On ressent un homme seul dans sa profession, voulu ou non, alors qu'il est entouré au commissariat comme dans sa vie amoureuse. Assistons-nous à une sorte de quête spirituelle pour un homme en fin de carrière ?

C'est dans ces conditions que l'enquête semble être refoulée au second plan. Aux familiers des séries Les experts, FBI portés disparus, RIS et d'autres auteurs de la nouvelle génération, vous risquez d'être étonnés. Là où certains rythmeraient le roman sur la découverte des indices et l'avancée de l'enquête, on trouve un enquêteur axant sa réflexion sur son évolution personnelle. Il est vrai que les éditions 10/18 proposent des oeuvres bien écrites et réfléchies mais je pense que cette fois-ci l'auteur s'est trop attaché à l'impact psychologique. Le lecteur en oublie des détails et se démotive tout au long de sa lecture.

Au sein d'un même chapitre, l'auteur change de contexte, passe à un autre développement. C'est un procédé largement utilisé. Cependant, dans la mise en paragraphe, la limite entre les deux est peu marquée. L'auteur semble de même apprécier laisser le lecteur dans le vague ne plaçant pas d'indices de lieu ou de temps suffisants.

Je dois avouer que j'ai été déçue. J'ai été interpellée dès le début par une intrigue prometteuse : deux enquêtes dont l'une non résolue, deux femmes, toutes les deux unies dans une fin dramatique, toutes les deux unies par une même chambre d'hôtel. Or je me suis lassée, je me suis perdue dans les réflexions de l'auteur et j'ai détesté ça.