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Le Concile de Fer |
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Miéville, China Edition : Fleuve Noir
2008, 564 pages
ISBN : 978-2-265-08309-7
22 € |
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Une dizaine d'années après les évènements relatés dans Perdido Street Station, et qui sont principalement connus comme "la guerre des artefacts", ces derniers sont toujours interdits, remplacés par des golems. Le golémiste le plus réputé, Judas Bezalle, est reparti. Faucheur, qui l'aime depuis toujours, et qui veut trouver le Concile de Fer, part à sa recherche, avec un groupe hétéroclite. Pendant ce temps, à la Nouvelle-Crobuzon, Ori n'en peut plus des Jacques du Fléau Endémique, qui à son avis perdent leur temps en parlotes, alors que lui veut agir : faire changer les choses, renverser le gouvernement, arrêter la guerre contre Tesh. Son chemin croise celui de Spiral Jacobs, et sa vie change brusquement. Après le "pas de côté", la sortie de la ville que représentait Les Scarifiés, Nouvelle-Crobuzon revient dans ce roman au centre de la scène, autour de la gare de Perdido. Les différentes lignes d'action qui constituent ce roman en une architecture solide mettent beaucoup de temps à se rejoindre, et il arrive que l'attention du lecteur se délite un peu à ne pas comprendre, malgré la puissance quasi incantatoire de l'écriture, aux images fortes dans leur précision et leur poésie, avec ce langage dont les mots forgés pour le récit semblent toujours évidents, et comme posés juste au bord du compréhensible et du familier. Ce roman évoque bien sûr, quoique brièvement, la Conquête de l'Ouest américain par "le cheval de fer", mais en modifiant totalement le comportement des "conquérants". D'une certaine façon on peut aussi penser à Pavane, de Keith Roberts, étant donné l'autonomie du Concile qui n'a guère besoin de voie pré-établie pour rouler, et bien sûr pour sa "personnalisation". Impossible enfin de le lire sans réfléchir aux différents mouvements révolutionnaires qui ont émaillé l'histoire du XXe siècle, avec le thème des raisons de l'action : quel impact peut avoir un acte à visée historique et communautaire, quelque approprié qu'il puisse être, quand on l'accomplit pour des raisons personnelles ? Le thème qui sous-tend l'histoire est celui du rapport entre trahison et fidélité, de leur enchevêtrement, et du passage parfois insensible de l'une à l'autre. En somme, comme toujours avec Miéville, un roman riche, dense, d'une créativité étourdissante, avec des personnages ambigus. Et une fin assez ouverte pour faire grincer bien des dents, ou crier au génie.
Ecrite par , le 27 Décembre 2008 à 18:12 dans la rubrique .
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Bien vu
Ecrit par le 29 Décembre 2008
Bonjour
Je trouve que c'est un bon résumé des qualités du bouquin (même si personnellement je ne me suis pas ennuyée une seconde).
Le Concile de Fer est pour moi le meilleur des trois du cycle de Bas-Lag, justement à cause de cette fin ouverte porteuse d'espoir. Ç'aurait été tellement facile de faire une fin désabusée qui caresse le credo libéral dans le sens du poil (le roman a été écrit avant la crise financière et les remises en causes idéologiques qui sont en train de s'ensuivre)
Évidemment je suis peut-être un peu partiale, l'ayant traduit ;-), mais on n'a pas toujours la chance de traduire ce qu'on aime, et Le Concile, je l'adore.
Nathalie
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