Esperanto
		Gabos Edition : Casterman, Collection : KSTR 2008, 132 pages ISBN : 978-2-203-00383-5 16,00 €

Isidore Bemporad arrive dans la ville d'Esperantia, afin d'y présenter un nouveau jeu de sa création, appelé Seconde Guerre Mondiale. Isidore est un juif ayant connu les camps de concentration allemands pendant la guerre, et le voilà terriblement marqué à vie par cette épreuve. Cinq ans plus tard, ce jeu est devenu une véritable institution dans la ville. Des tournois sont régulièrement organisés, et les champions sont de véritables stars.

Justement, Xabu est particulièrement bon à ce jeu. Il a d'ailleurs arrêté de travailler pour le commandeur Gordeas, et passe son temps dans le cloaque, un enchevêtrement de galeries souterraines où les gangs se forment pour trouver les quelconques objets possédant un minimum de valeur. Xabu a une petite amie, Tekla, à l'esprit on ne peut plus révolutionnaire : avec quelques collègues, Tekla a bien l'intention de lancer une petite révolution, d'autant que Gordeas reste sourd à toute discussion.

Mais Gordeas a fait la connaissance d'un nouveau lieutenant du nom de Müntzen. Ce dernier est froid et implacable : un homme à secrets... Un homme qu'a déjà bien connu Isidore Bemporad dans un autre temps...

Esperanto est un titre qui paraît dans la collection KSTR de Casterman. Une collection qui appelle à découvrir des nouveaux talents, un véritable vivier donc... Il n'y a qu'à jeter un oeil sur un titre comme Missing de Will Argunas pour en être convaincu... Ici, le livre est d'emblée bien épais : de quoi abriter un bon scénario donc...

Et ce titre de Otto Gabos ne déçoit pas : on a un univers fouillé, dans cette triste ville d'Esperantia, une ville en guerre, sur fond de révolution populaire et de souvenirs enfouis dans le passé des camps de concentration allemands. L'idée du jeu est également omniprésente ici, et offre un contraste intéressant avec les évènements tragiques qui se déroulent. Contraste que l'on retrouve dans la relation entre Xabu le joueur et Tekla, sa copine révolutionnaire.

En somme, un très bon titre de la collection KSTR, même si on n'atteint pas forcément la qualité d'un Missing ou de Elles, des titres très différents qui m'avaient fait une forte impression il y a quelques temps. Un très bon divertissement au demeurant.