Trinity Blood (Tome 1)
		Yoshida, Sunao & Kyujyô, Kiyo Edition : Kana, Collection : Dark 2008, 174 pages ISBN : 978-2-5050-0433-2 6,25 €

Depuis l'Armageddon, les humains ont perdu une bonne part de leur technologie et se sont regroupés dans des poches où ils survivent tant bien que mal. Le Vatican est devenu le symbole de ralliement des humains et est l'entité qui conserve le plus de technologie... avec l'Empire.
L'Empire, le territoire des Methuselah, ces vampires qui sont apparus juste après l'Armageddon et ont bien failli submerger les humains. Depuis, une guerre larvée couve sans cesse aux frontière entre le territoire dominé par les humains du Vatican et l'Empire des Methuselah.

Et c'est à cette frontière, dans le petit village d'Itsvàn, que tout va se jouer.

En effet, Istvàn est peuplé d'humains, dirigés par un Conseil, mais ce système n'est qu'une façade, puisque le Conseil est dominé exclusivement par Gyula, marquis de Hongrie... et Methuselah. Gyula déteste les humains, et par-dessus tout les prêtres et les émissaires du Vatican, c'est pourquoi l'arrivée d'un nouveau curé dans la paroisse, le timide et maladroit père Abel Nightroad va le mettre en fureur. Et le fait qu'Abel, à peine arrivé, fasse la connaissance d'une étrange novice, la séduisante et rebelle Esther Blanchett, s'oppose au cruel colonel Radcon et participe involontairement à une attaque des partisans, ces opposants qui narguent la domination de Gyula, va rendre le prêtre très suspect aux yeux du vampire.
Abel Nightroad, se demande-t-il, n'est-il pas un envoyé du Vatican, un espion secret aux ordres de la cardinale Caterina Sforza, missionné pour enquêter sur la prétendue étoile de la Désolation, qu'il aurait en sa possession... ?

Bon, déjà, passons sur l'originalité des thèmes... Armageddon, apparition de vampires qui dominent les humains, Methuselah (qui n'a pas trouvé l'homophonie avec Mathusalem ?) une étoile de la Mort, une jeune religieuse sexy et rebelle... hum hum...

Heureusement, il y a des éléments plus originaux : le personnage d'Abel Nightroad est plus complexe qu'il n'y apparaît et l'auteur aime jouer avec son ambiguité, sans pour autant révéler ce qu'il est réellement. Tout comme Gyula, le stéréotype du vampire gothique, qui finalement, est motivé par des raisons bien humaines.

Le dessin est assez classique d'un manga shonen, très torturé et élégant, mais manque un peu d'originalité. Son plus gros défaut, à mon goût, est le découpage très saccadé des cases qui nuit tant à la compréhension des pages qu'à la facilité de lecture. Les épisodes comiques sont dessinés avec un trait très caricatural qui tranche radicalement avec la beauté des autres dessins.

C'est donc un shonen assez standard, qui a du potentiel mais aurait mérité d'être débarrassé de tous les clichés et des ficelles monstrueuses qui nuisent à l'originalité de l'intrigue.