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Le Compas de L'Âme |
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Russell, Sean Edition : L'Atalante, Collection : La Dentelle du Cygne
2008, 443 pages
ISBN : 978-2-84172-415-4
22 € |
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Erasmus Flattery et ses comparses se sont échappés du tombeau qu'Eldrich avait préparé à leur intention. Ils redécouvrent avec joie la liberté et le plaisir d'être vivants mais ces réjouissances sont de courte durée. Ils sont bientôt rattrapés par un serviteur du mage qui leur transmet une nouvelle demande de ce dernier. La révélation de l'identité de ce messager sera un vrai choc pour Erasmus de même que les instructions précises qui lui seront transmises. Sans aucune nouvelles d'Anna Fielding, qui s'est enfuie en emportant les précieuses graines de foliée royale, ils épiloguent sans fin sur son sort. De son côté Averil Kent continue son périple à la recherche de Lady Shilton car il est persuadé que cette dernière court un grave danger, qu'elle a été kidnappée. Son amour éperdu aidant, il ne peut se résoudre à rester les bras ballants sans connaître le sort de sa bien-aimée. Voici venir la conclusion des aventures de l'empiriste et de ses compagnons. Le voyage continue sous forme de course poursuite à travers la Farreterre, chacun suivant sa propre route et ses objectifs, bien qu'en définitive, toute cette histoire soit chapeautée par Eldrich ; les desseins du mage dépassent les malheureuses petites vies humaines, ce que les hommes ont bien du mal à comprendre et à admettre. Ce roman est le moyen de côtoyer une fois encore le sens de la description dont Sean Russell peut faire preuve. En effet, la mise en mots des paysages, souvent éclairés par une lumière lunaire ou stellaire, est précise, poétique, aussi délicate qu'un pétale de fleur et il s'en dégage une forte sensibilité. On retrouve avec plaisir ces personnages si attachants, plongés dans leurs réflexions et problèmes, troublés par divers sentiments et émotions. La plupart ont l'impression d'être manipulés. Ils se débattent afin de se défaire d'une emprise trop écrasante, pour retrouver leur libre arbitre et le sens qu'ils souhaitent donner à leur existence mais en vain. Tels des papillons ils reviennent sans cesse se heurter à la flamme du danger et du mystère générée par le mage. C'est essentiellement le cas de lady Shilton, attirée autant que révulsée par sa personnalité, d'Erasmus Flattery sur qui il a posé son empreinte depuis l'enfance et qui reste marqué de ce sceau quoi qu'il fasse. S'agissant de Clarendon, il attend surtout du mage qu'il le délivre de sa malédiction ; quant à Lord Skye il espère une révélation. De même que dans l'opus précédent, l'atmosphère est sinistre, dominée par la peur qui devient la compagne attitrée des protagonistes. Elle se fait parfois carrément étouffante tant on a l'impression que, malgré la délivrance des grottes, ils demeurent prisonniers du rôle qu'on leur a assigné ; ici rien ne vient contrebalancer cette sensation alors que précédemment l'ensoleillement de l'île de Varua venait atténuer l'aspect sombre et inquiétant. Le suspense est toujours bien présent que ce soit à travers les aventures d'Erasmus ou bien encore l'accomplissement de la mission dévolue au dernier mage. Á l'image du premier tome, les voyages entrepris par les différents groupes convergent vers un seul et même point focal, le nerf de l'intrigue. Il semblerait néanmoins à la lecture de l'épilogue qu'il y ait encore de la place dans l'imagination de l'auteur pour créer d'autres histoires ayant pour cadre la Farreterre.
Ecrite par , le 02 Décembre 2008 à 09:12 dans la rubrique .
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