Archinaze de Tarabisco (La légende dorée - Tome 1)
		Joblin & Le Discot Edition : Vents d'Ouest 2008, 48 pages ISBN : 978-2-7493-0424-3 12,50 €

Le Frère Boulu est un moine bibinictin (si, vous avez bien lu !) qui vit dans l'abbaye de Saint Bibin. Ce moine a certes l'amour de Dieu, mais pas seulement. Il voue un véritable culte également à la graisse de canard, dont il ne cesse de vanter les vertus. Un soir, trois cavaliers se rendent dans l'abbaye et enlèvent Frère Boulu. Les cavaliers sont également des moines, et ont discrètement été envoyés par le Pape Innocent Cent lui-même.

La première étape du voyage n'est certes pas de punir la gourmandise de Boulu, mais de se procurer les services de Matago la mandragore, celle qui pousse au pied des gibets. Celle-ci sera ainsi forcée de fournir toute sa puissance au Frère Boulu. Le voyage est aussi l'occasion de faire connaissance avec les frères Préchi et Précha, ainsi qu'avec le frère André, qui reste mystérieusement engoncé dans sa capuche...

Les signes du Malin sont de plus en plus flagrants, au cours de ce voyage, jusqu'à l'arrivée enfin chez l'Evêque Archinaze de Tarabisco. Ce dernier se révèle être un chrétien des plus extrémistes, allant même jusqu'à aller tuer les petits oiseaux afin que leur chant ne trouble pas les prières des fervents. C'est devant cet évêque que le frère André se découvre dans la stupeur : il s'agit en fait d'une plantureuse bohémienne digne d'Esmeralda. Celle-ci revient des enfers et rapporte que les cohortes sont en marche.

Boulu et sa capacité à appeler n'importe quel saint seront désormais des atouts de poids, d'autant que des poules immenses, les coquadrilles, attaquent !

La légende dorée est une nouvelle série des éditions Vents d'Ouest. Ce premier tome nous met en présence de personnages charismatiques, embarqués dans des situations inhabituelles et franchement cocasses. Les jeux de mots y sont nombreux et sympathiques, certes, et la grande force réside dans le dessin de Le Discot, magnifiquement mis en couleurs par Rauch. Ainsi, les vieilles pierres d'abbaye sont vraiment très belles et détaillées, ainsi que ces paysages anciens sous la pluie : coup de chapeau de ce côté-là donc.

Les différents protagonistes ont des personnalités quand même franchement poussées à l'extrême, entre le moine petit, gros et gourmand, l'évêque desséché et radical, et la plantureuse bohémienne qui fait un saisissant contraste ! Le lecteur parvient ainsi à les encadrer immédiatement, ce qui est vraisemblablement une qualité dans une BD humoristique.

Alors on se retrouve, agréablement embarqués dans ce premier tome, jusqu'à l'invocation de deux saints, qui ne sont pas vraiment ce à quoi on pourrait s'attendre, et c'est une nouvelle fois tant mieux. Une agréable lecture donc, à défaut de la BD du mois.