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L'accroissement mathématique du plaisir

 
  Dufour, Catherine
Edition : Le Bélial 2008, 448 pages ISBN : 978-2-84344-083-0 20
 

Sous une belle couverture de Caza, et précédées de textes élogieux de présentation signés Richard Comballot et Brian Stableford, ces nouvelles, même si elles sont d'intérêt inégal, constituent un recueil homogène.
Cette homogénéité tient d'abord au style inimitable de Dufour, avec cette ampleur du souffle et du vocabulaire et cet humour discret, mais aussi à l'inspiration, que l'on aimerait dire "frontalière", dans l'espace d'abord, dans Le cygne de Bukowski, Vergiss mein nicht ou Valaam, dans le temps, dans Mater Clamorosum, qui, de surcroît, met en scène, tragiquement, l'érection difficile d'un pont, ou, plus souvent, entre deux états : l'été et l'automne / l'enfance et l'adolescence dans Le jardin de Charlith, l'existence et la non-existence dans Rhume des foins, l'humanité et la non-humanité dans Je ne suis pas une légende, la vie et la mort, dans Confession d'un mort.

L'un des points remarquables de ce style est la façon dont il "colle" au narrateur de l'histoire, dont il lui convient, introduisant de ce fait une distance avec le contenu du texte, qui ne manque pas de mettre ce même texte en relief, d'en faire remarquer les non-dits, comme, de façon flagrante, dans Une troll d'histoire.

Bien sûr, outre la qualité particulière évoquée plus haut, on peut toujours trouver un classement pour ces nouvelles. Par exemple l'enfance pour :
Le sourire cruel des trois petits cochons rappelle qu'il ne faut pas faire confiance, surtout quand on est petit, à ces personnages louches, même si personne ne comprend.
Un soleil fauve sur l'oreiller montre que les enfants et pré-ados, même avec une puce implantée sous la peau, glissent comme ils l'ont toujours fait entre les mailles serrées du filet des parents. Heureusement.
Mémoires mortes : on oublie toujours les accidents impardonnables. Jusqu'au jour dévastateur où l'on s'en souvient.
La perruque du juge montre la rancune de la  la fée Clochette envers Peter Pan, et les conséquences pour lui.
Le poème au carré rappelle qu'on n'a pas forcément raison de faire traduire un poète par un autre, et Alice est très ambivalente quant à sa sortie du miroir.
L'Immaculée Conception  (Grand Prix de l'Imaginaire 2008) : quand on n'a rien fait pour être enceinte, sauf croiser un conducteur de bus à l'air louche, CA n'a rien de drôle. Et comment s'en débarrasser ?

L'art, pour :
La lumière des elfes montre l'épouvantable distance qu'il peut y avoir entre la crétinerie d'un peintre, et le génie de ses oeuvres.
Kurt Cobain contre Dr No : même remarque, sauf qu'il s'agit là d'un musicien.
L'accroissement mathématique du plaisir voit un sculpteur jouer les apprentis sorciers, et démontre le pouvoir effrayant de la beauté, quand elle est trop parfaite.

Enfin, il y a les "inclassables", sauf à les mettre en catégorie "scènes de la vie quotidienne" : La liste des souffrances autorisées dénonce entre deux v-plats improbables les dernières avancées de l'industrie pharmaceutique et L'amour au temps de l'hormonothérapie génique, apparemment assimilée au choléra, met en scène de façon jouissive la revanche d'une Back Street bien armée pour la lutte.

Mais si vous voulez vraiment savoir de quel bois ces nouvelles sont faites, il vous faudra non seulement les lire, mais aussi la postface de l'auteur, en plus de l'entretien très instructif qu'elle a accordé à Richard Comballot. Et après tout ça, si vous n'avez pas encore lu les autres textes de Dufour, vous ne manquerez pas de courir vous en munir.

Ecrite par Mureliane, le 24 Novembre 2008 à 09:11 dans la rubrique Roman Nouvelle .
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