L'Armée de l'Ombre (La Couronne des sept Royaumes - Tome 7)
		Coe, David B. Edition : J'ai Lu 2008, 316 pages ISBN : 978-2290004722 8 €

Alors que le roi Kearney d'Eibithar vient à peine d'apprendre l'existence du Tisserand qui dirige la conspiration, celle-ci parvient à son premier but : déclencher la guerre entre les différents royaumes éandis.

L'empire de Braedon s'apprête à lancer la plus grande offensive, bien que les divers ministres qui conseillent l'empereur Harel ne soient pas tous d'accord sur la force et le moment de l'attaque. Mais parmi eux, rares sont ceux qui osent s'opposer ouvertement au Haut Chancelier, le puissant Dusaan, et seul le plus insignifiant, Kayiv, jaloux de l'amour que sa compagne éprouve pour le puissant Dusaan, a compris que celui-ci n'est autre que le Tisserand et envisage de se retourner contre lui.

Aneira, elle, hésite encore, tout comme Sanbira, dont la dirigeante envisage de former une alliance avec le roi Kearney, mais répugne à briser une tradition de non interventionnisme qui la mettrait dans une position difficile vis-à-vis des autres royaumes.

Même au sein des cours d'Eibithar, les choses ont empiré : le savoir n'a pas aidé Kearney, qui ignore toujours l'identité du Tisserand, même s'il connaît et redoute sa puissance. Confronté aux ducs qui mettent toujours sa légitimé en doute, il commence à lever une armée sur différents fronts mais craint d'être menacé à l'intérieur même de ses frontières. Et maintenant qu'il sait que Keziah lui a menti sur certains sujets, comment pourrait-il encore lui faire confiance ?

Le seul espoir, maintenant, semble être le duc de Kentigern, le seul à ne pas s'être encore rendu à la cour de Kearney. Maintenant qu'il commence à accepter la possibilité de s'être trompé sur Tavis de Curgh, il oscille entre remord et obstination, craignant de déshonorer sa lignée, mais aussi de faire courir le royaume à sa perte par ses actes. Seul le fantôme de sa fille Brienne semble pouvoir le conseiller, mais qu'est le pouvoir d'un spectre face au désespoir de la duchesse, aux craintes des autres enfants de Kentigern ?

Et le Tisserand n'attend pas que les hommes aient fait leurs choix. Il presse les décisions, harcèle amis comme ennemis et renforce son emprise sur ceux qui le servent, n'hésitant pas à assassiner ceux dont il doute.

Ce tome, moins riche en actions et en rebondissements que le précédent, joue plus un rôle d'intermédiaire, de pause avant une action que l'on pressent de grande amplitude. Les héros hésitent, s'interrogent sur leurs affiliations. De nouveaux liens se forment, des personnages se précisent et certains commencent à évoluer de façon totalement inattendue. Le lecteur est emmené dans les différents royaumes, assiste aux entretiens de chaque dirigeant et ne peut que s'interroger sur les prochains actes de ces politiciens aussi retors qu'imprévisibles.

Un tome tout en suspense et en finesse, moins palpitant que le précédent mais, semble-t-il, vital pour la suite de l'histoire, que l'auteur fait traîner, dirait-on, par simple envie de faire trépigner le lecteur  d'impatience !