Japan
		Buronson & Miura, Kentaro Edition : Glénat, Collection : Seinen Manga 2008, 216 pages ISBN : 978-2-7234-6535-9 6,50 €

Katsuji Yashima est un Japonais plutôt respecté. Homme fort, fort en gueule aussi, il est un yakusa renommé. Il a d'ailleurs failli être l'un de leurs parrains, mais à la dernière minute il s'est arrêté... tout cela pour suivre une jeune journaliste dont il est amoureux (l'inverse n'étant pas réciproque), Yuka Katsuragi. Arrivé à Barcelone, il observe Yuka interviewer quatre de ses compatriotes sur le Japon d'aujourd'hui et son système financier. Les réponses sont plutôt unanimes, cela ne les importent peu d'être plus riches que les habitants des autres pays. Contre toute attente, le yakusa n'est pas de cet avis, tout comme la journaliste.

Elle pense à Carthage dans le monde antique, son essor, son apogée telle que jamais Rome ne parvint à l'égaler en terme de richesses. Et de sa chute brutale. Et si cela arrivait au Japon ? Peu de temps après, un grand tremblement de terre fait chuter les sept japonais dans une salle étrange où les attend une vieille sorcière, qui les envoie dans un monde désertique. Au bout de quelques minutes, des véhicules du désert arrivent et leurs occupants ne sont pas amicaux, bien au contraire. Les voyageurs finissent par comprendre que les Japonais sont devenus des exilés, et qu'ils sont traités en esclaves partout sur la planète, enfin ce qu'il en reste.

Attention ! Quand le scénariste de Ken le survivant rencontre le dessinateur de Berserk, ça fait des étincelles. Le héros n'est pas beau, mais grand et costaud, ça c'est certain. De plus, sa mentalité est bien nationaliste, étrange non pour un yakusa ? Toujours est-il que l'idée de traiter des libertés des peuples est bonne, mais elle se heurte au trop plein de nationalisme qui - il nous faut l'avouer - est typique chez les asiatiques, et en particulier dans l'empire du soleil levant. Comme de bien entendu il y a quelques gros clichés, comme la jeune femme qui n'aimait pas le guerrier, mais elle finit par tomber amoureuse. On retrouve aussi l'humaniste pacifique qui n'arrive à rien, alors que Katsuji par sa grande volonté et son courage les fait se dépasser.

Bref c'est un one-shot assez intéressant, bien que le sujet ait déjà été traité maintes fois dans les mangas. L'intéressant, c'est que cette collaboration entre les deux mangaka est la porte ouverte à de nouveaux projets en commun, et ça c'est bien.