Robots d'ici et d'ailleurs (Yoko Tsuno - Intégrale - Tome 6)
		Leloup Edition : Dupuis, Collection : Les Intégrales 2008, 164 pages ISBN : 978-2-8001-4125-1 17 €

La petite japonaise imaginée par Roger Leloup est de retour. On la sait extrêmement férue d'électronique (mais n'est-ce-pas une chose normale pour une japonaise ?), et c'est cette faculté qui est mise en avant sur ce tome, avec trois tomes ayant fortement trait à la robotique, comme Aventures électroniques, paru en 1974, Les exilés de Kifa, paru en 1991, et La porte des âmes, paru en 1996.

C'est donc l'album de 1974 qui ouvre le bal, avec, une fois n'est pas coutume, non pas une histoire, mais cinq, où les talents de Yoko seront mis à rude épreuve. A commencer par cette histoire de bruit amplifié qui rend le commissariat désert : fausse alerte en réalité, permettant à des malfrats de sévir en toute tranquillité, jusqu'à ce qu'une japonaise bien connue s'en mêle... Ou cette histoire mettant en scène une créature à la force hallucinante : la notion de robot multiplicateur de force n'est pas apparue avec Aliens le retour et Ripley alias Sigourney Weaver : elle avait déjà été imaginée en 1974 par Roger Leloup !

On retrouve également Yoko en train de relever la trajectoire dune fusée consistant à acheminer plus rapidement le courrier en montagne : elle voit bien que le contrôle a été sensiblement perdu, et pour cause : des malfrats sont là pour détourner la fusée suivante vers une réunion au sommet entre les deux Allemagnes. De quoi faire un sérieux attentat...

Passons les détails sur la façon dont un complot est déjoué au centre de recherches atomiques de Clévy, pour terminer sur cette histoire d'araignée électronique destinée à voler les bijouteries pour en faire profiter ses créateurs. De quoi attraper des sueurs froides, notamment dans la course poursuite qui en résulte.

Dans Les exilés de Kifa, nous ne sommes plus sur Terre, mais à Vinéa, où Yoko a ses entrées. Elle est accompagnée de Vic, Pol et de la petite Rosée que l'on a déjà pu croiser dans l'intégrale précédente, dans l'ancien Japon. Ici, leur vaisseau est à deux doigts d'être percuté par une étrange sonde qui se pose sur Vinéa. Celle-ci redécolle et est détruite par les instruments de sécurité de Vinéa. Il en reste cependant un minuscule fragment semblant renfermer quelque chose de vivant. Yoko est tentée d'aller voir par elle-même, d'autant que la reine Hégora lui apparaît en hologramme, et l'appuie en ce sens.

Yoko est accompagnée de Khâny dans la tentative de récupération : c'est un minuscule robot qui est ainsi amené sur Vinéa. Ce dernier prendra vie grâce à la reine Hégora, éveillée pour l'occasion. Le robot se prénomme Myna, et provient de la planète Kifa. Myna et tous ses semblables ont été exilés sur Kifa par les vinéens, où un certain Gobol menace de démonter tous ces exilés si personne ne leur vient en aide. Ce que fera Yoko, bien sûr, au prix de nombreux efforts !

Enfin, dans La porte des âmes, nous sommes de nouveau sur Vinéa, où nous retrouvons Yoko en compagnie de Myna (preuve que tout s'est bien passé dans le tome précédent !) et de Pol. Une lueur d'énergie frôle Ryu, le vaisseau de Yoko. Celle-ci changeant de vitesse et de direction, il est plus que tentant pour Yoko et ses amis d'essayer d'en savoir plus... C'est ainsi qu'ils se retrouvent devant de gigantesques champs rocheux, où les vinéens n'ont pas le droit de se rendre. Mais Yoko est bien une terrienne, et est quand même fort curieuse.

En compagnie de Myna, Yoko fait ainsi la connaissance d'une certaine Litsy ainsi que du seigneur Gulta, des gens connaissant fort bien les lieux et grâce auxquels Yoko va découvrir la porte des âmes et l'épave d'un vaisseau spatial. A propos d'âmes, justement, Wodek, une sombre connaissance de Litsy et Gulta, est justement capable de vous la prendre et de la transférer sur une autre personne. Tout échange d'âme est possible ici : on peut même parler de réincarnation, ce qui donne lieu à un scénario fort abouti !

Cette intégrale est avant tout l'occasion de pouvoir à nouveau admirer le dessin plein de détails de Roger Leloup. C'est avec bonheur qu'on peut voir tous ces objets que l'on trouvait sur les bureaux dans les années 70... Que ce soit dans les objets, les personnages, les vêtements, les décors, on a toujours ce souci du détail qui enchante le regard. De plus, le travail des couleurs est toujours aussi minutieux, et renforce encore cette impression.

Au niveau du scénario, on reste sur du Yoko Tsuno tout craché. J'ai personnellement eu un faible pour Aventures électroniques, ceci pour sa diversité dans les histoires, et sans doute par le fait que cela se déroule sur Terre et représente un livre d'histoires des années 70 ! Les histoires vinéennes sont bonnes à prendre également, bien sûr, même si la trame qui les anime a sans doute un peu vieilli. Bonifié serait d'ailleurs un meilleur terme.

Cette intégrale vaut bien les précédentes, pour résumer, et enchantera tout fan de Yoko Tsuno qui se respecte. A offrir également à un public jeune pour les fêtes qui approchent, pourquoi pas ?