L'homme du soir
		Hayder, Mo Edition : Presses de la Cité 2002, 551 pages ISBN : 978-2258058798 18,90 €

Dans un quartier résidentiel de Londres, l'inspecteur Jack Caffery est chargé d'une sinistre affaire : un petit garçon de neuf ans a été enlevé à son domicile, en présence de ses parents qui affirment pourtant être incapables d'identifier le kidnappeur. On comprend vite que la famille du petit garçon tente de dissimuler un indicible secret... Cette enquête plonge Caffery dans l'enfer des réseaux pédophiles. Ce milieu ne lui est pas inconnu : son jeune frère a disparu lui aussi à l'âge de neuf ans, et l'affaire n'a jamais été élucidée. Caffery a rendez-vous avec ses vieux démons...

Mon avis sur ce livre est très partagé. C'est indéniablement un excellent thriller, que l'on ne peut lâcher avant la dernière page. Le suspens est absolument insoutenable, le scénario très solide et bien construit. Le lecteur est aspiré dès la première page par un tourbillon d'horreurs et le seul moyen de s'en libérer est d'aller au bout du livre.

Il est difficile de rester de marbre face à cette histoire et à tous ces personnages à vif, détruits par les difficultés de leur vie : Caffery, rongé par la disparition de son petit frère ; sa compagne Rebecca, violée et torturée l'année précédent l'affaire... Le lecteur assistera finalement au dénouement de toutes ces affaires et ces révélations dépasseront en horreur tout ce qu'on peut imaginer.

Mo Hayder est connu pour ses polars glauques et dérangeants (Birdman, Pig Island) et celui-ci ne déroge pas à la règle. Aucune concession n'est faite au lecteur. C'est un livre extrêmement noir, pessimiste du premier au dernier mot. Les couples se déchirent, les familles volent en éclats, les enfants souffrent, et la police n'arrive jamais à temps pour sauver les uns ni les autres. Blessures et tortures physiques et psychologiques, description détaillée de vidéos et de photos à caractère pédophile... Je vous laisse imaginer dans quel état on peut ressortir de la lecture d'un tel livre. Ames sensibles, passez votre chemin...