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La maison muette |
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Burnside, John Edition : Metailié
2003, 204 pages
ISBN : 2864244802
16 € |
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John Burnside est avant tout un poète écossais, ayant gagné de nombreux prix de poésie. Ce livre est son premier roman et pour moi c'est une véritable réussite. Ce roman, récit terrifiant à la première personne d'un homme et de ses expérimentations immorales décrites d'une manière clinique, froide. Tel un carnet de note d'un chercheur. Et c'est bien ce qu'il est, le narrateur : un chercheur. Nous vivons ainsi les réflexions et les actes de cet inconnu (je ne crois pas me souvenir que sont nom ou même son prénom soient cité, ou alors rapidement et je ne l'ai pas retenu car son identité importe peu, seul ses actes comptent) qui dès le départ du livre prévient : " Nul ne pourrait dire que ce fut un choix de ma part de tuer les jumeaux, pas plus qu'une décision de les mettre au monde. Ces événements s'imposèrent l'un et l'autre comme une nécessité inéluctable, un des fils dont est tissée la toile de ce que l'on pourrait appeler le destin, faute d'un mot plus approprié... un fil que ni moi ni personne n'aurait pu ôter sans dénaturer le motif entier" Son thème de recherche est le siège de l'âme mais et surtout quel est le rôle de la parole dans le comportement de l'être humain. Cette idée lui vient des récits que lui faisaient sa mère de la légende de la Chambre sourde-muette du Roi Akbar de Moghul (ce roi avait fait séquestrer des enfants afin de déterminer si la parole était une compétence innée ou acquise). Le rêve du narrateur est de mettre cette légende en pratique. En effet la Maison muette raconte l'histoire d'une "expérimentation" sur deux enfants jumeaux (ses propres enfants dont la mère est morte en couche) élevés par le narrateur sans contact avec la parole humaine. La pensée du narrateur est parfaitement construite. C'est un expérimentateur comme l'on été les médecins nazis. Il n'a aucune morale. Adolescent, Il dissèque des animaux vivants, complètement inconscient de la souffrance de ses proies. Puis un jour, le destin met en route la possibilité de rendre la légende réelle grâce a sa rencontre avec une SDF qui lui donnera des enfants jumeaux. L'écriture est belle, souple, légère, on se laisse emporter par le récit et descendre progressivement dans l'horreur morale. C'est l'écriture d'un poète.
Ecrite par , le 29 Juin 2004 à 11:06 dans la rubrique .
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