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Caroline (Le dessinateur - Tome 1) |
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Dimberton, Erroc & Trolley Edition : Bamboo, Collection : Grand Angle
2008, 48 pages
ISBN : 978-2-350-78274-4
12,90 € |
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Il est dessinateur judiciaire depuis de nombreuses années. Il en a vu passer des salauds, des psychopathes, des allumés, des gens bons pour être enfermés. Et les côtoyer de la sorte tout au long de la journée il lui fallait une porte de sortie, une soupape de sécurité. Cette soupape, c'était sa fille, Caroline. La belle Caroline. Si belle qu'elle s'est fait violer dans un train de banlieue par trois jeunes. Ceux-là, il n'a jamais eu l'occasion de les voir sur le banc des accusés, jamais pu les dessiner. Caroline n'a pas réussi à tenir le coup. Au bout de trois mois, trois interminables mois, elle s'est pendue dans le grenier de la maison. Du coup, il n'a plus rien à quoi se rattacher. Si, peut-être à ses dessins Ces dessins qu'il épingle depuis toutes ces années sur les murs de son bureau. Ces portraits qui lui rendent ses regards, qui lui rappellent combien l'homme peut être vil et méchant, stupide aussi. Il va s'y accrocher, mais ne sera plus simplement spectateur. Il va vider sa souffrance en abattant le même genre de personnes qui lui ont pris sa fille, sa vie. Il est prêt. Et Simon le Boucher sera le premier à croiser la route du dessinateur. Une nouvelle fois, la collection Grand Angle de Bamboo nous plonge dans un récit captivant mais qui glace le sang. Il est à la fois déroutant parce qu'on compâtit avec ce père qui a perdu sa fille dans une situation intolérable mais on ne peut s'empêcher de renier les actes de cet homme. De plus, il nous fait nous poser la question de ce que l'on ferait dans pareille situation. Je gage que quiconque affirme un avis catégorique sur la question sans y être confronté lui-même s'avance beaucoup trop sur ses propres réactions. Le dérangement est accentué par un dessin expressif mais très froid. Froid dans le regard de cet homme, froid dans son attitude, froid dans les couleurs. C'est presque chirurgical dans le détachement que cela oblige à nous imposer. Glacial. Cette histoire m'a beaucoup fait penser, par l'ambiance, la situation, à Contre enquête, le film avec Jean Dujardin. C'est dérangeant, mais on comprend quand même la réaction de cet homme acculé aux extrêmes par une situation qui ferait plonger quiconque dans un abime de souffrance.
Ecrite par , le 19 Septembre 2008 à 12:09 dans la rubrique .
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