La mort qu'on voit danser
		Jean-Pierre Ferrière Edition : Noir Délire 2008, 376 pages ISBN : 978-2-913936-36-2 19,90 €

Malou est une ancienne actrice, aujourd'hui propriétaire d'un hôtel à clientèle majoritairement gay de Saint-Tropez. Elle possède encore des amis influents parmi la jet-set parisienne, notamment Hervé Chardin, un être nombriliste faisant la pluie et le beau temps sur le cinéma français. Hervé vient passer ses vacances avec son compagnon, Philippe, comme toujours à Saint-Trop, pour des vacances qui démarrent bien mal pour lui, Philippe tombant sous le charme d'une certaine Valentine, dont le jeune fils Adrien prend le bel adonis pour son père récemment décédé...

Les affres de l'amour ont aussi touché Malou, en la personne de l'acteur Diego Caron. Ce dernier est présenté par Malou à Hervé Chardin, ami de toujours : Hervé a la possibilité de donner un beau coup de boost à la carrière de Diego, mais il est à craindre que Diego se serve justement des connaissances de Malou pour la duper, elle qui vieillit et qui voit là le dernier amour auquel elle s'adonnera sans retenue avant de vieillir.

Et puis, autour de ces retrouvailles et séparations, arrive le premier meurtre de l'été : Arnaud, un jeune premier qui a été trompé par Hervé, est retrouvé mort dans la piscine de l'hôtel. Apparemment, l'alcool n'est pas étranger à cet accident, mais Malou sait bien, elle, qu'Hervé est responsable : elle va pouvoir maintenant le faire chanter pour accélérer la carrière de Diego. Seulement, il ne faudrait pas que les choses se retournent contre elle...

Jean-Pierre Ferrière, dont on a pu se régaler l'année dernière avec Cinémaniaques, un recueil de trois polars tournant autour des milieux du cinéma, nous pond là le même style de roman, mais en formule plus allongée, où, forcément, le scénario a bien le temps de se mettre en place. Ces vacances à Saint-Tropez, lieu de rencontre de la jet-set varoise, et plus largement mondiale, ne sont décidément pas de tout repos pour ses protagonistes... On a le bonheur d'y découvrir des personnages hauts en couleur (j'ai personnellement un faible pour cet enfoiré d'Hervé !), dont les personnalités seront mises à rude épreuve tout au long de ce polar télévisuel.

Ces évènements seront avant tout l'occasion d'assister à des dialogues bien sentis, et à des rebondissements tout autant bienvenus : jamais on aura cette impression de lourdeur et le roman aura ainsi le mérite de se lire bien rapidement Trop, pourrait-on dire, tant l'on se régale, finalement, une fois de plus... Si vous aimez le cinéma et si vous êtes scénariste pour le grand écran (sait-on jamais ?), alors ruez vous sur l'oeuvre de Jean-Pierre Ferrière : vous y trouverez un filon digne du Klondike en son temps !