Le secret de Ji (Tome 2)
		Grimbert, Pierre Edition : Mnémos, Collection : Icares fantasy 2008, 550 pages ISBN : 978-2-35408-030-3 24 €

Les héritiers connaissent à présent le nom de leur ennemi, pour autant cela ne les avance guère sur les motivations de ce mystérieux adversaire. Ils poursuivent donc leur quête en cherchant à retrouver le journal de Maz Achem dans lequel ils espèrent découvrir les réponses à leurs multiples questions. Dans ce but et après quelques pérégrinations supplémentaires incluant une traversée avec un Grigán en piteux état, ils se rendent à la bibliothèque de la tour Profonde afin d'en apprendre plus sur son emplacement. Cette nouvelle perspective induit un regain d'optimisme au sein de l'équipe, encore perturbée par la révélation qu'ils ont dû affronter. En chemin, Yan poursuit son initiation et sa formation à la magie tandis que Léti continue de prendre des cours de combats avec Grigán. Tous sans exception s'interrogent sur l'avenir, le leur et celui de leur monde.

Ce second tome présentant les aventures des Héritiers de Ji est aussi passionnant, captivant que son prédécesseur. On se doit néanmoins de souligner quelques longueurs essentiellement dues aux nombreuses répétitions qui ralentissent l'action et alourdissent la narration. Elles concernent principalement le personnage de Yan car, depuis qu'il a conversé avec le dieu Usul, il connaît certaines possibilités à propos de l'avenir et ne cesse de les ressasser. C'est également vrai pour son apprentissage de la magie, puisque, là aussi, les mises en garde ainsi que les conséquences en retour sont nombreuses et Corenn ne cesse de les lui répéter inlassablement. Par ailleurs, les descendants ont toujours fait montre d'un grand respect pour les autres et les endroits qu'ils traversent. Aussi, leur comportement dans la tour Profonde, leur abandon du lieu après un épisode mouvementé en se contentant de reprendre la route comme si de rien n'était, paraît légèrement désinvolte et peu conforme à leurs habitudes et leurs personnalités.

On retrouve dans ce roman le système de l'effeuillage, c'est-à-dire que les faits se dévoilent petit à petit, de façon progressive. Chaque révélation entraîne de nouveaux questionnements ainsi qu'une nouvelle difficulté à surmonter et une décision douloureuse à prendre. En conséquence, cela pousse également les personnages à affronter des situations encore plus dangereuses que les précédentes. Cette histoire se termine véritablement en apothéose, dans un déchaînement de sang, de blessures, de duels et de suspense. Un joli feu d'artifice quoi ! Le style de Pierre Grimbert est, quant à lui, toujours aussi agréable à découvrir ou bien à redécouvrir. Le talent est décidément évident. Un petit bémol, formel celui-ci, vient tout de même se glisser parmi les félicitations. En effet, l'idée de la réédition de cette oeuvre remarquable avec un nouvel habillage était, au départ, très intéressante ; cependant les éditeurs ont quand même réussi le tour de force d'intégrer des fautes d'impression qui n'existaient pas dans la première version. Il manque un mot à la page deux cent une, alors qu'il était bel et bien imprimé au départ et ce fait notable est renouvelé à la page quatre cent cinquante-sept. C'est pourquoi on a vraiment du mal à comprendre comment ce prodige est possible.

Ce volume se termine sur une fin ouverte comme on dit si bien et on peut lire la suite des aventures des descendants dans Les Enfants de Ji paru aux éditions Octobre.