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La Seine est pleine de Revolvers |
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Ferrière, Jean-Pierre Edition : Noir Délire
2008, 362 pages
ISBN : 978-2-913936-35-5
19,90 € |
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Marion Verneuil et Fanny Ancelin se sont retrouvées il y a déjà cinq ans. Inséparables à l'époque du collège, leur relation a tout naturellement repris le cours normal de l'amitié et de la joie d'être réunies. Ils sont désormais quatre puisque leurs époux respectifs, Vincent et Edouard, sont également devenus très proches. Les deux couples passent à présent une bonne partie de leur temps libre ensemble, faisant jaser la petite communauté qui gravite autour d'eux. Plus tard un autre couple viendra se greffer sur cette association, celui formé par Bruno, petit frère de Fanny, et son amie Pauline. Tout n'est pas rose, surtout en ce qui concerne les rapports amoureux, mais la vie s'écoule plutôt paisiblement lorsque le drame vient les frapper de plein fouet, rompant à jamais cette harmonie et faisant émerger les envies de meurtres. Marion Verneuil est une séduisante blonde, trentenaire et comédienne ratée, qui aime être le centre d'attention. Elle est mariée au très beau Vincent, publicitaire, qu'elle soupçonne de la tromper impunément. Fanny Ancelin, pour sa part est une brune racée, traductrice d'ouvrages traitant des plantes et du jardinage et beaucoup plus discrète que sa comparse. Son époux, le charmant Edouard, est directeur d'une agence immobilière. On se rend rapidement compte qu'il n'est plus question de passion amoureuse, les deux couples suivent leur petit train-train ainsi que le parcours considéré comme normal au bout de plusieurs années de mariage. Ils n'ont pas d'enfants, Marion parce qu'elle ne les aime pas, Fanny car elle a élevé seul son jeune frère à la mort de son père et cette expérience lui a paru suffisante. De tous les protagonistes présentés seul le lieutenant de police Alvarez incite à la perplexité. Il donne l'impression d'être intelligent, réfléchi et de ne pas s'en laisser conter puisque le numéro de charme de Marion le laisse indifférent. Son attitude, elle, est sujette à caution parce qu'il se laisse malgré tout abuser. Il se contente de l'explication qu'on lui met sous le nez sans chercher plus loin. Á ses yeux l'hypothèse est plausible, bien qu'incroyable, donc elle est adoptée. Point final. L'accent est mis sur son très séduisant regard bleu mais on aurait préféré qu'il fasse preuve de plus d'acharnement. L'auteur fait quand même plané le doute sur son degré de naïveté : abandon pour faute de preuves ou cession à la facilité ? Ce roman est plaisant, plein de rebondissements et de personnages physiquement séduisants (l'espèce la plus répandue il faut bien l'avouer). Il faut néanmoins admettre quelques artifices salvateurs pour faire passer la pilule de certains actes, comme la force phénoménale que peut développer Marion lorsqu'elle doit soulever son époux dans des circonstances que l'on ne peut dévoiler. De plus les apprentis assassins ont vraiment de l'aplomb et pensent à tous les détails. Ils apparaissent plutôt pointus pour des personnes qui n'étaient jamais passées à l'acte avant cela. Nonobstant ces détails, la distraction est là ainsi que la carotte de la curiosité qui permet de suivre jusqu'au bout ce livre à suspens, puisque l'identité des meurtriers étant connue, il faut chercher ailleurs de quoi accrocher le lecteur. Jean-Pierre Ferrière a également le mérite de développer les intrigues amoureuses là où l'on s'y attend le moins. Il a, cependant, le goût du néologisme car dans les dictionnaires de référence utilisés le mot "sodomisation " n'existe toujours pas malgré toute la bonne volonté du monde. La fin de ce récit est un peu décevante, faiblarde bien qu'en partie imprévisible et peut-être est-ce ce qui importe le plus en fin de compte. En revanche, l'intrigue parallèle concernant le détective privé semble un petit peu tirée par les cheveux. Heureusement l'auteur n'a pas le mauvais goût de s'attarder sur cette coïncidence qui tombe un peu trop à pic.
Ecrite par , le 18 Juillet 2008 à 13:07 dans la rubrique .
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