Le rêve interdit (Le maître des illusions - Tome 1)
		Keaney, Brian Edition : Hachette, Collection : Black Moon 2008, 222 pages ISBN : 978-2-01-201487-9 14 €

Le docteur Sigmundus dirige un bien étrange asile : coupé du monde sur l'île de Tarnagar, cet établissement héberge des patients dont le principal crime est de rêver. En effet, dans ce monde parfait, à partir de l'âge de quatorze ans, les gens boivent de l'Ichor, une liqueur qui les aide à se satisfaire de leur sort, à ne pas chercher à l'améliorer. Ainsi, les rêves, les ambitions et les transgressions ont disparu et les contrevenants sont enfermés pour leur propre bien et celui des autres. L'Ichor, c'était la solution que Sigmundus a apporté lorsque la délinquance est devenue une priorité du pays. C'était une solution d'urgence, qui est devenue un dogme.

Mais tous n'ont pas cessé de rêver. Dante, le fils de la folle qui s'est suicidée en se jetant du toit de l'asile, rêve toujours malgré la prise d'Ichor. Mais qui se soucie du rejeton d'une aliénée, maintenu en bas de l'échelle sociale par la condition de sa mère ? Le destin de Dante est de servir d'homme à tout faire à l'asile...

Mais Béatrice aussi, rêve. Elle aura quatorze ans dans un mois et appréhende la cérémonie qui marquera la fin de l'enfance et l'entrée dans un monde qu'elle déteste. Aussi, lorsque l'arrivée d'un nouveau patient réputé dangereux est annoncée dans l'asile, les deux enfants se posent des questions. Cet Ezékiel, que va-t-il leur apprendre ? Pourquoi est-il soumis à des électrochocs dès son entrée et a-t-il d'emblée tenté de parler à Dante ? Pourquoi prétend-il pouvoir sortir de l'asile quand il veut et parle-t-il de la cité en ruine à Béatrice ?

Pourquoi tout le monde, d'un seul coup, tente-t-il de séparer les deux enfants ?

Malgré un quatrième de couverture prometteur et des personnages sympathiques, c'est quand même une grosse déception. Ce roman, au thème intéressant qui n'était pas sans rappeler les films de Tim Burton, n'est en fait qu'un clone littéraire de Matrix !

Tout le monde vit dans une illusion, une société formatée, et seul un élu peut briser cet état en se servant de son pouvoir de modifier la réalité, bla bla bla, bla bla bla.

Ce premier tome manque d'ampleur et d'ambition, il se lit rapidement, sans émoi ni surprises. On imagine déjà ce qu'il va se passer dans la suite : une histoire d'amour, une quasi défaite, suivie d'une grande victoire on sent presque les sangliers rôtis pour le banquet final.

Bref, pas de quoi en faire un plat !