Les quatre John Difool (Final Incal - Tome 1)
		Jodorowsky & Ladrönn Edition : Les Humanoïdes Associés 2008, 64 pages ISBN : 978-2-7316-2001-6 12,90 €

John Difool se retrouve sur une planète bien particulière où les êtres biologiques se liquéfient littéralement sous l'effet d'un virus libéré par de métalliques machines. Le pire, c'est que John a perdu la mémoire, à l'exception de quelques bribes qui lui reviennent, notamment de sa bien aimée, la belle Louz de Garra. Aussitôt, les machines veulent tuer John, mais ce dernier sera secouru par des insectes bio issus d'un arbre source de vie biologique.

Car la totalité des êtres bio doit être convertie en machines, selon les ordres du président suprême, lui-même récemment cloné en machine. Et la guerre fait d'ailleurs rage entre les êtres vivants et les milliers de machines : il se trouve d'ailleurs que John Difool doit jouer un rôle clé dans cette guerre, en commençant par retrouver sa mémoire grâce à l'Incal. Ce dernier se trouve justement au sein de l'arbre de vie, qui est devenu la cible prioritaire pour les machines.

Ce premier album d'une nouvelle série sur l'Incal est vaste : le nombre de planches explose le chiffre 48 habituel de ce genre de série, ce qui laisse bien le temps au lecteur de se plonger dans ce monde chaotique si particulier. De surcroît, le dessin de Ladrönn est spectaculaire de détails, et je n'ose imaginer le temps qu'a du prendre la réalisation de certaines planches.

C'est beau et détaillé, aussi bien au niveau des décors qu'au niveau des personnages. John Difool évolue ainsi au sein de décors grandioses, bien qu'absents de nature, évidemment. Le scénario est tout à fait classique de Jodorowsky, avec des expressions que l'on retrouve d'ailleurs dans d'autres séries du monsieur (je pense notamment à La Caste des Méta-Barons). Cela part dans tous les sens par moment, et on notera en exergue l'apparition des quatre John Difool différents, issus de quatre univers parallèles différents. Les quatre personnages sont travaillés au possible et laissent présager du meilleur quand à la suite de la série.

A posséder dans votre bédéthèque en tout cas, et ce même si vous n'avez jamais lu les autres séries de l'Incal.