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Gordo, un singe contre l'Amérique |
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Colin & Boot Edition : L'Atalante, Collection : Flambant 9
2008, 62 pages
ISBN : 978-2-84172-427-7
12 € |
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Gordo, un singe plus que savant, limite humain même, est sur le point de se produire dans un piano bar. Nous sommes en 1958 et le verbe a une importance capitale à cette époque. Avec les bons mots. Et de bons mots, notre singe n'en manque pas, et mettre une foule dans sa poche n'est pas vraiment un problème pour lui aujourd'hui. Mais Gordo a galéré pour en arriver là. Et ce soir, il a décidé de se livrer en racontant sa vie avant d'attaquer son show. Car Gordo est une vedette. Et comme il se doit, il se tape des tas de nénettes d'enfer, dont la sublime actrice Shirley Winter, croqueuse d'hommes de son état. Et justement, Gordo est à ce moment là sur le point d'être oublié, lorsqu'il tombe sur le carnet intime de la star. Là, il trouve l'inavouable, qui intéresse également fortement des institutions comme le FBI. Commence alors une course poursuite aux dialogues incisifs, à travers les Etats-Unis : de Beverly Hills à Las Vegas, le voyage de Gordo est riche en rencontres et en lieux ! Notamment lorsqu'on est le pote de Franck Sinatra ou poursuivi par Elvis Presley lui-même ! On en profitera quand même pour apprendre comment ce singe est devenu si intelligent, et pourquoi il s'appelle Gordo dailleurs. Voilà ce qui s'appelle un petit OVNI dans le monde de la BD ! Cette BD est un véritable petit bijou pour qui aime les années 50 ! Les dessins sont certes particuliers, mais ils ont ce charme qui sied tout à fait au scénario, et surtout à l'ambiance inhérente à cette histoire : c'est simple, cela fait l'effet de se retrouver dans ce piano-bar un peu déjanté de Pulp Fiction. Ambiance décontractée et fifties, certes, mais le véritable atout reste dans les dialogues. Sur ce point, le travail de Fabrice Colin est en tous points remarquable : on ne s'ennuie pas une seconde, et on se marre sans vergogne à lecture de toutes ces piques et de tous ses cassages en règle dont Gordo est tour à tour l'auteur et la victime. On a vraiment l'impression que ce singe est un être humain : rien à voir avec la façon de rendre les animaux humains dans Blacksad par exemple : ici, c'est le mot et le verbe qui priment sur les apparences ! Une BD qui sort du lot, et qui vaut vraiment le coût d'être découverte ou d'être offerte.
Ecrite par , le 04 Juillet 2008 à 09:07 dans la rubrique .
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