L'impératrice lève le masque
		Remin, Nicolas Edition : 10/18 2008, 352 pages ISBN : 978-2-264-04487-7 7,90 €

Etre le descendant d'une des plus anciennes familles de Venise, en cette seconde moitié du XIXe siècle, ne paie ni les factures, ni les réparations de la toiture qui fuit, et c'est pour cela que le comte Alvise Tron est commissaire de police. C'est également pour cela qu'il voudrait vraiment que la comptesse sa mère renonce au bal ruineux qu'elle donne une fois par an, pour le Carnaval. Tant et si bien que lorsqu'on vient le chercher pendant les préparatifs en disant qu'un meurtre a été commis, elle soupçonne un mensonge commode. Mais elle a bien tort car le conseiller aulique Hummelhauser, qui, entre autres documents, apportait à l'impératrice d'Autriche une lettre de son époux, a été trouvé mort avec un trou de balle dans la tempe, aux côtés d'une jeune femme étranglée, sur le bateau qui l'amenait de Vienne, via Trieste.

Ce roman contient deux noms mythiques et fascinants "Sissi" et "Venise", dont la conjonction ne peut qu'aiguiser la curiosité de tout lecteur. On s'empressera de dire que cette curiosité n'est pas déçue car ces deux personnages sont en effet centraux dans l'intrigue.

La façon dont l'auteur fait vivre cette Venise "autrichienne", et les conflits plus ou moins souterrains qui en agitent les habitants, entre ceux qui se satisfont de la tutelle impériale, ceux qui rêvent d'unité italienne, et ceux qui ne voient pas grande différence entre la domination de l'empire austro-hongrois et celle de Turin, est tout à fait instructive et passionnante.

Les personnages sont bien campés, cohérents, bien caractérisés, et les multiples rebondissements de l'histoire font de ce roman un vrai plaisir de lecture.