Les contes du boudoir hanté (Tome 1)
		Yishan Edition : Delcourt 2008, 48 pages ISBN : 978-2-7560-0796-0 12,90 €

En Chine, il y a près de quatre cent ans de cela. Deux femmes, Nie et Qing, se font belles pour sortir. Si l'une n'a plus foi dans les hommes, ce n'est pas le cas de l'autre qui revêt ses plus beaux atours. En ville, elles rencontrent un homme ivre qui vient de se faire éjecter d'une taverne. Etrangement, elles lui proposent alors de passer un moment avec elles. L'homme ne se le fait pas dire deux, les femmes étant étonnement belles. Seulement, ce qu'il ne sait pas, c'est que les deux femmes sont des fantômes qui doivent servir une démone qui leur demande de l'abreuver en sang d'hommes.

Alors qu'elles rentrent chez elles, elles croisent en chemin un beau jeune homme qui se nomme Ning Caichen. Une fois rentrées, la démone leur fait comprendre qu'elle n'a pas apprécié le goût du poivrot et qu'elle veut des hommes plus frais et à la saveur meilleure. D'ailleurs, ne sent-elle pas une douce odeur sur les deux femmes ? Mais ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que Qing est tombée amoureuse de Caichen et que l'amour est plus fort que tous les ordres de sa maîtresse.

Sur une trame assez classique d'amour, on plonge dans un univers fantastique où fantômes et démons côtoient les mortels. Les contes du boudoir hanté s'inscrivent dans la volonté de Jean-David Morvan de nous faire découvrir les textes fondateurs des grandes cultures. Une nouvelle fois, la Chine est à l'honneur avec ce texte autrement connu sous le nom de Lioazhai zhiyi qui contient près de cinq cent nouvelles dont celle-ci, Nie Xiao Qian.

Même si Morvan a participé à l'adaptation de cette nouvelle, le scénario et le dessin reviennent à Yishan Li. Cette auteur nous gratifie d'un trait délicat même si manquant parfois d'un peu de détails. Mais le tout est servi par une colorisation qui rattrape ce problème et donne un résultat agréable à regarder.

Les contes du boudoir hanté vont donc piocher dans cette grande fresque fantastique qu'est Lioazhai zhiyi, même si nous n'aurons pas le droit à son intégralité, on s'en doute.