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De Soie et de sang

 
  Qiu, Xiaolong
Edition : Points, Collection : Policier 2008, 332 pages ISBN : 978-2-7578-0916-7 7
 

Le qipao est le vêtement symbole de la féminité chinoise. Les fentes révélant les jambes, suivant leur longueur, étant la marque de la distinction ou des courtisanes mais suite à la Révolution culturelle, cette robe, si connue à l'étranger, a pratiquement disparu du pays, symbole d'une bourgeoisie considérée comme décadente et rebelle.

Aussi, lorsque le cadavre d'une femme nue dans un qipao rouge déchiré, sans trace d'agression sexuelle, est découvert dans le centre-ville de Shangaï, la police est en émoi.

L'inspecteur principal Chen, qui comptait prendre du temps libre pour rédiger sa dissertation de lettres - il est étudiants de lettre en alternance - doit reprendre son rythme de travail accéléré car, en quelques semaines, les cadavres s'accumulent dans divers endroits stratégiques de la ville.

Les jeunes filles, à part la première, font toutes partie de l'industrie du divertissement et exercent le métier commun de « compagnes », des jeunes filles qui accompagnent la danse, le chant ou le repas et dont les services, officieusement, peuvent parfois aller beaucoup plus loin. Mais la première,  Jasmine, est trop différente des autres pour que sa thèse d'un tueur en série tienne bien la route : Jasmine n'était pas ce que nous autres occidentaux appelons une call-girl. Au contraire, sa vie avait été marquée par le malheur et la malchance, et elle s'apprêtait justement à épouser un occidental qui pouvait l'arracher à cette misère. Mais Chen, par ses études, refuse l'hypothèse émise par ses chefs comme quoi le tueur pourrait frapper à l'aveuglette et, pour lui, tout est lié : de l'affiche de la femme en qipao rouge avec son petit garçon, à Jasmine, la première morte, à Tian, le père infirme de celle-ci, qui était autrefois le meneur d'un groupe d'enquête aux méthodes brutales. Mais nul ne souhaite soulever le voile qui entoure ces années noires, nul n'a envie de réveiller un passé qui fait mal, honte, et qui a fait souffrir tant de gens encore misérables aujourd'hui. Chen lui-même, pour sa dissertation, a bien des difficultés à cerner son sujet. L'amour, le rôle de la femme, la féminité, sont autant de notions qui ont été effacées des mémoire et de la culture comme décadents, pervers et dangereux. Finalement, son thème de recherche est bien plus en lien avec les meurtres qu'il n'y croyait et il finit par penser à une diabolisation de la femme, qui pourrait bien être un mobile évident...

Un thriller très contemplatif, axé autour d'un passé de la Chine que tout le monde connaît de l'extérieur, mais qui est ici raconté par quelqu'un qui l'a vécu et en explique les origines et les conséquences avec beaucoup de verve et de compassion, avec une sensibilité sans misérabilisme qui décrit une Chine moderne très éloignée des clichés traditionnels, mais très différente aussi de ce que nos yeux de touristes imaginent.

Ce roman, à l'intrigue assez camouflée derrière les hésitations philosophiques de l'inspecteur Chen, et les incompréhensions de son collaborateur Yu, vaut surtout par sa description sociologique et historique de la Chine, et de son évolution au cours des dernières décennies.

Ecrite par Zaahne, le 17 Juin 2008 à 09:06 dans la rubrique Roman Polar .
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