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Les débris du Chaudron |
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Dau, Nathalie Edition : Argemmios, Collection : Romans & Novellas
2008, 203 pages
ISBN : 978-2-9530239-0-9
13,50 € |
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Avant l'avènement de l'Histoire, il était d'autres divinités. Au pays de Galles se trouvait le Gwynedd, et un jour un cerf géant portant une grande dame manifestement enceinte arriva. Au loin se trouvait un village sur pilotis, peuplés d'hommes et de femmes qui les ont appelés, mais dont ils ne savent rien. Qui a donc pu appeler la Déesse-mère Kerridwen et son époux le dieu-cerf Kernunnos ? La vieille qui les accueille se montre particulièrement acariâtre, mais finit par se présenter. Zwerca du lac étrange, qui dirige le peuple du Castor, les Addancs. Un duel se dessine alors entre les deux magiciennes. Des siècles plus tard, en 1933, Peter Deep pleure la mort de sa petite-cousine, Kathleen Fithugh. La malédiction les frappe encore, eux, le clan Llynwen, une fille par génération. Ainsi le nom n'entrait pas en ligne de compte. Ni le lieu, le démon des eaux ayant frappé en Amérique et non plus au pays de Galles. Désormais, Peter étudiera toute sa vie pour résoudre ce mystère, ces morts incontestablement dues au poison d'un démon. Il y a huit ans, Nathalie Dau écrivait une nouvelle nommée Les débris du Chaudron et publié dans l'anthologie Royaumes aux éditions Fleuve Noir. Une nouvelle pour laquelle elle est très attachée, déjà par son attirance pour la mythologie celte, mais aussi parce que ce texte a été écrit pour sa fille aînée, charmante demoiselle nommée Kerridwen. Puis ce texte est parti dans l'oubli, Fleuve Noir ne voulant rééditer son anthologie. Après avoir récupéré ses droits dessus, Nathalie Dau a donc décidé de le publier elle-même, via sa propre et toute récente maison d'édition, Argemmios. Ce long travail de réécriture, pour compléter, épurer, rectifier quelques erreurs de jeunesse a-t-il porté ses fruits ? Je n'ai certes pas lu la version novella, mais ce qui est certain c'est que je n'ai pas levé mon nez à travers les cent quatre-vingt pages de ce roman. Outre la plume fluide qui ne perd pas le lecteur, et les notions bien incorporées au récit - a tel point que le lexique n'en devient qu'un outil "pour en savoir plus" apprécié en fin de lecture, Nathalie Dau mène son lecteur à travers les rêves anciens. Quant au temps présent, elle n'en oublie pas la magie qui y subsiste, malgré les dépravations des hommes. Sans oublier que ce roman est complété par des illustrations crayonnées de Magali Villeneuve de toute beauté. Celle-ci signe aussi la couverture dont le thème ne porte pas à confusion. Oh, je ne nie pas que certains point m'ont plus ennuyé, que j'ai eu parfois du mal à m'adapter à l'alternance des chapitres avant l'histoire/époque moderne, avec d'ailleurs une nette préférence pour la première catégorie. De même j'ai été quelques temps dérouté par ce qui s'est passé après le retour de Kernunnos de son errance en forêt, mais cela c'était voulu par l'auteur. J'ai aussi été dérangé par l'histoire de cette femme qui n'arrive pas à procréer. Même si le roman n'est pas autobiographique (comme l'explique la note avant la préface de Lucie Chenu), on ne peut que faire le parallèle entre cette Parisienne et son auteur. Et on ne m'empêchera pas de croire que la quatrième de couverture en dit trop.
Mais tous ces petits désagréments n'empêche pas le plaisir de cette découverte d'une dédiabolisation des anciens dieux Kerridwen et Kernunnos, souvent stigmatisés par l'Eglise catholique, pervertis dans les écrits tels La Geste d'Arthur. Avec le livre de Jean-Louis Fetjaine que j'ai lu une semaine auparavant, je me dis qu'il y a tant de choses encore à découvrir ou redécouvrir sur les mythes celtiques, autant la tribu de Dana ou sur le Gwynned, cher au coeur des Derynis de Katherine Kurtz. Quel plaisir de redécouvrir la légende de Taliesin, d'une façon différente que celle de Stephen Lawhead. En bref, revivre ces mythes. Et ça, Nathalie Dau le fait très bien.
Ecrite par , le 10 Juin 2008 à 11:06 dans la rubrique .
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