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Salvi, Nathalie Edition : Griffe d'Encre, Collection : Recueil
2008, 200 pages
ISBN : 978-2-9529239-9-6
14 € |
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Après Nathalie Dau, c'est au tour de Nathalie Salvi de publier son recueil de nouvelles. Griffe d'Encre réserverait-il cette possibilité qu'aux Nathalie ? Trêve d'humour, ce volume rassemble vingt nouvelles inédites qui n'ont qu'un seul thème en commun, celui d'avoir un personnage qui recherche... Quant à savoir ce qu'il recherche, cela dépend de la nouvelle. Mais à la lecture de ces deux cent pages, une remarque s'impose. Être en quête n'est-il pas synonyme pour Nathalie Salvi de souffrances, voire de mort ? Car le moins que l'on puisse dire, c'est que les personnages de ses nouvelles sont logés à une mauvaise enseigne. Nombreux sont ceux qui ne s'aiment pas eux-même, ou une part de leur être (comme leur prénom par exemple). Je ne compte même pas le nombre de récits où des personnages (pas forcément les principaux) meurent, ou un traitement similaire. Pour certains d'entre eux cependant, le traitement diverge. Entrons un peu plus dans le détail des nouvelles, avec un premier groupe, mettant en scène des enfants. Citons Le lit d'une Reine, où une adolescente anorexique n'arrive pas à se faire comprendre de ses deux parents qui eux-même ne s'entendent pas entre eux. Dans la même veine, notez Cocotte-minute où un garçon exprime les efforts qu'il a fait pour se faire entendre de ses parents... Enfin là je dis les choses de façon soft. Dans Les patineurs, une jeune fille vit seule avec sa mère et se l'accapare, dans Révélations c'est l'inverse, l'adolescente annonce horreurs sur horreurs à sa mère. La curiosité dans Piqué au vif, où un garçon est tellement passionné par des boites d'allumettes où sont représentés des Pin Up qu'il en perd le goût pour tout autre chose. Enfin dans Like a Virgin, on retrouvera une adolescente amoureuse des marins sur les grands voiliers qui passent devant sa maison. Autre groupe, autre quêtes, celles-ci plus d'ordre personnelle face au reste du monde (à laquelle on ne peut manquer d'y rajouter la novella Sortie de Route, avec un Monsieur Théodore qui lui aussi a beaucoup travaillé sur lui-même). Entre Robert, le simplet de Coeur Pur, et le narrateur de 24, il n'y a pas d'autre point en commun que celui de se sentir décalés du monde. Chacun trouvera sa manière de réagir, selon ses capacités. De même, Chloé et son miroir dans les Réflexions d'une frivole ou Pierre Maroni, l'architecte de La passerelle. Quant à Donatienne Meulin, dans À mon insu, elle va aussi devoir découvrir la vérité. D'autres nient cette vérité, à l'exemple de Marie, la mère de Laura dans Tout un monde. Dans Au charme blanc, une jeune femme veut tout faire pour attraper un homme qu'elle aime, mais qui ne le remarque pas. Un sorcier va l'y aider à l'aide d'une potion. D'autres textes enfin sont de véritables extraterrestres. Prenons le cas d'un des textes les plus inattendus, Chaisifiée, où une chaise de bar raconte sa vie.. de chaise de bar. Comment elle perçoit les clients, et ses voisines chaises et tabourets. Truculent parfois ! Sur le thème de la différence, on trouvera Des corps en scène où un musée dans un futur pas si lointain va subir une concurrence d'un artiste que l'on n'attendait pas. Autre genre, autre pays, autres murs, les Contents de Qu'en sera-t-il cette année, où jusqu'à la fin l'on se demande où va Nathalie Salvi. Sans doute mon préféré du lot tiens. Il y a aussi cette dame qui rajeunit de deux ans tous les mois, dans Recycl'Âge, ou encore celle-ci qui n'est pas aventureuse, mais qui rencontre ses personnages de fiction favoris dans Risque Zéro, ces deux voleurs de bas étage dans Les Faucheurs (encore une fois, gare à la chute !) ou ce journaliste qui rêve de faire un reportage inédit sur la chartreuse verte dans L'Élixir. Récit très intéressant, mais manquant un poil de réalisme quand même. Au final, on ne peut qu'être fasciné par la lecture de ce recueil. Si on me demande si j'ai aimé, je répondrai non. Je n'aime pas les récits noirs ou nombre de choses tournent de façon dramatique. Et pourtant, il y a une certaine fascination pour ce que l'on déteste. Sinon comment expliquer le fait de n'avoir pas mis plus d'une après-midi pour dévorer les pages ? A l'exemple de Sortie de Route, sa novella, Nathalie Salvi dérange, brusque, impose sa patte. On peut aimer ou détester, mais ce qui est certain, c'est qu'on n'en reste pas indifférent.
Ecrite par , le 10 Juin 2008 à 09:06 dans la rubrique .
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