La main dans le sac (Cellule Poison - Tome 3)
		Astier Edition : Dargaud 2008, 94 pages ISBN : 978-2-205-06097-3 11,50 €

Mai 1999, à Varna en Bulgarie. Zani et Nusret sont sur la plage et guettent des proies éventuelles. Zani est doué pour ça et Nusret lui fournit un parfait alibi pour ce qu'ils ont à faire. Après une discussion sans but de Nusret sur le fait de préférer ouvrir un hôtel à touristes, Zani repère deux jeunes et jolies filles. La chasse est ouverte. Zani va donc les retrouver et se fait passer pour le représentant de l'agence de mannequins Elite, toujours en recherche de la future top model. Malgré la réticence d'une des deux, Zani arrive quand même à les embobiner et Nusret débarque avec son appareil photo pour ajouter un peu à l'histoire.

Il prend, soit disant de nombreux clichés, mais tout ça sans pellicule. Les deux jeunes femmes, finalement séduites au bout de quelques heures à discuter, boire et danser, finissent dans une chambre d'hôtel où les deux hommes vont profiter d'elles. Et ce n'est que le début de l'histoire. Parce que Zani et Nusret sont deux mafieux chargés de recruter de nouvelles filles pour les faire passer à l'Ouest et les mettre sur des trottoirs malsains.

C'est quelques années plus tard que Clara et Zoran vont entrer en scène.

Il n'y a pas à dire, Cellule Poison est vraiment une série à part dans le paysage bédéphile actuel. Déjà, le sujet est dur, cru, et traité sans trop d'enjolivement. Ce que veut faire Laurent Astier ce n'est pas seulement nous raconter une histoire, c'est aussi nous parler de problèmes véritables qui existent dans nos sociétés. Et on peut dire qu'il y arrive bien. La violence intrinsèque qui se trouve dans ces pages cloue le lecteur sur place et le prend aux tripes. Et puis, on a toujours ce traitement des couleurs si singulier. De grands aplats qui n'utilisent que deux couleurs dominantes en fonction de la page et de l'effet recherché. C'est épuré mais permet de rendre cette ambiance glaciale et dégoutante propre à l'histoire.

Même si le contexte est malheureusement bien réel, cette histoire doit être lue. C'est une sorte d'OVNI qui nous rappelle un peu trop brutalement à notre triste réalité, mais c'est parfois une chose nécessaire.