Faux coupable
		Katzenbach, John Edition : Presses de la Cité, Collection : Sang d'encre 2008, 480 pages ISBN : 978-2-258-07304-3 21 €

Michael O'Connell est sûr qu'Ashley Freeman et lui sont destinés l'un à l'autre. Rien ne le fera démordre de cette certitude, ni le fait qu'Ashley lui manifeste, de moins en moins gentiment, son manque total d'intérêt, ni le fait que le père de la jeune fille lui donne de l'argent pour qu'il disparaisse de la vie de sa fille. Rien, puisque lui, il sait, il est sûr.

Mais comme il n'a pas apprécié ce qu'il considère comme une ingérence de la part des parents de sa Dulcinée récalcitrante, il va leur faire des tas d'ennuis. Et tant qu'il y est, à elle aussi, pour qu'elle comprenne bien qu'il est son seul appui, sa seule ressource. Puisqu'il l'aime.

Par l'auteur de L'analyste, encore un thriller très noir, obsédé, obsédant, où la fin tient de l'équilibre de la terreur. John Katzenbach nous montre une fois encore des citoyens "normaux", rangés, respectueux de la loi, qui, poussés suffisamment loin, sont capables de basculer soudain dans la violence, avec une habileté déconcertante. Et il a l'habileté, ici, de nous montrer que personne n'en sort indemne : seul le psychopathe ne change pas d'un iota d'un bout à l'autre de l'histoire, ce qui en fait un psychopathe, d'ailleurs.

L'écriture de l'auteur est toujours aussi efficace, glaçante, avec quelque chose de la séance de patinage sur une glace fine, ses personnages très crédibles, tant et si bien que c'est une histoire qui hante longtemps son lecteur. Et surtout sa lectrice.