Le royaume de Saramyr (La Croisée des chemins - Tome 1)
		Wooding, Chris Edition : Pocket 2008, 544 pages ISBN : 978-2-266-18203-4 8,10 €

La noble Kaiku a un choc lorsque Asara, qui est sa servante depuis deux ans, se révèle ne pas être une servante du tout, au cours de circonstances exceptionnelles, sauvant la vie de Kaiku lorsque les démons shin-shin attaquent la maison de la famille, ne laissant aucun survivant. Mais Kaiku aura un choc encore plus grand quand un feu terrifiant va sortir d'elle, tuant Asara. Elle-même survivra, ayant prêté serment aux dieux de venger sa famille, même si elle déteste ce qu'elle est : un Aberrant.
Tout comme l'est Lucia, la princesse héritière, qui a échappé à la mort obligatoire qu'infligent les Tisserands à tout enfant qui présente une morphologie ou des dons hors du commun. Mais la condition de l'enfant est découverte, et sa mère, Anaïs, l'impératrice Blood Erinima, est de ce fait face à une crise politique majeure.

C'est un roman tout-à-fait passionnant, dans une ambiance qui évoque de loin le Japon ancien (la multiplicité des dieux, les temples et monastères à l'écart, le goût des jardins, la hiérarchisation de la société, l'austérité des décors...). L'auteur a réussi à créer tout un monde, très cohérent, notamment en mentionnant les différents langages qui y sont parlés, et en les reliant à une structure politique complexe reposant sur des siècles d'histoire.

Même si la plus grande révélation du livre (l'origine des Tisserands, et la raison pour laquelle ils suppriment les Aberrants) n'en est pas vraiment une pour le lecteur attentif, elle est bien amenée et bien racontée. Les personnages sont assez ambivalents et complexes pour retenir l'intérêt, et la place éminente qui est faite aux femmes est tout-à-fait remarquable. En somme un roman qu'on ne peut que recommander chaudement, et dont on attend la suite.