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Le futuriste |
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Cotte & Stromboni Edition : Casterman
2008, 54 pages
ISBN : 978-2-203-37017-3
13,75 € |
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En 1912, dans les campagnes, le métier de peintre, ou d'artiste en général, n'était pas vraiment bien vu par les paysans... Surtout lorsqu'on se nomme Luciano, et qu'on ne veut pas vraiment d'une relation sérieuse avec une jeune fille campagnarde... C'est donc à Paris que Luciano finit par s'installer ave sa copine, afin d'y trouver la tranquillité d'esprit nécessaire à son art. Mais la vie de peintre est plutôt ingrate vis-à-vis du porte monnaie : les temps sont durs, et les commandes sont rares. De plus, il est difficile de se renouveler et de faire dans l'original, tant de nombreuses voies ont commencé à s'ouvrir. L'alcool n'arrange rien, bien évidemment, et la situation est proche du désastre lorsque, lors dun vernissage, Giovanni Galiano présente Luciano à un homme important de l'est du nom de Channar. Ce dernier fait une commande importante auprès du jeune artiste, et lui demande de faire une centaine de peintures sur une guerre futuriste... A partir de là, tout devient source inépuisable d'idées. De la nature aux femmes, toutes les pensées de Luciano vont converger vers la guerre. Attention, on parle d'idées délirantes pour l'époque : chambres à gaz où on exterminerait des hommes, forteresses volantes grâce à de l'air chaud, et j'en passe... Luciano, sans le savoir, dessine alors toutes les machines de guerre qui écriront les pages les plus noires du demi-siècle à venir. Difficile de s'en rendre compte, bien sûr, mais une fois qu'on réalise, comment réagit-on ? Pour leur premier essai dans la BD, Olivier Cotte et Jules Stromboni nous livrent là un ouvrage qui ne nous laissera pas indifférent ! Les dessins sépia sont tout à fait adaptés à l'époque, et on s'y émerge totalement d'autant plus facilement. Côté forme, on retrouve des insertions de véritables photos de ci de là, notamment lors de la prise de conscience de Luciano sur le but premier de son travail. Le message philosophique est fort bien présenté, à savoir si les artistes peuvent directement contribuer à l'avenir de leur pays, voire de leur espèce... Je vous laisserai seul juge là-dessus, mais le fait de se poser des questions prouve bien que les auteurs ont réussi leur pari. Le rythme y est pour beaucoup : il se passe toujours quelque chose, et le personnage principal est tout à fait fouillé et intéressant. Vous tenez là un petit bijou d'originalité et de finesse, que les éditions Casterman nont pas manqué de repérer...
Ecrite par , le 14 Avril 2008 à 11:04 dans la rubrique .
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