Le Faucheur (Les Aux' Tome 1)
		Gunn, David Edition : Bragelonne 2008, 373 pages ISBN : 978-2-35294-131-6 20 €

Quelque part dans l'univers, sur une planète perdue, un légionnaire, le dos en lambeaux, est attaché entre deux poteaux. Cet humain, Sven, est tout ce qui reste de la garnison qui vient de se faire massacrer par les férox. Son étrange position a l'air de les intriguer d'après les bribes de pensées ennemies qu'il capte par intermittence, leur perplexité est accrue par le fait que la tête de l'un de leurs condisciples est plantée au-dessus d'un des poteaux, un trophée ramené par Sven, quelques temps auparavant. Un humain n'a pourtant aucune chance d'en tuer un... Ce qui gène également les férox, c'est qu'ils n'arrivent pas à identifier Sven en tant qu'humain, donc en tant qu'hostile. C'est la raison pour laquelle ils le ramèneront dans leurs cavernes, où il aura autant le statut d'invité que celui de sujet d'étude.

Après plusieurs mois au sein de cette tribu, un escadron de Faucheurs (les troupes d'élite de l'empereur Octo V) vient faire le ménage et récupère Sven sur ordre de l'empereur-enfant car il possède plusieurs spécificités intéressantes : son expérience, le fait qu'il ne soit pas à 100% humain et sa capacité de guérison très rapide. Mais Sven a aussi été porté déserteur et les Faucheurs l'envoient donc au « Paradis », une planète prison particulière, sur laquelle il devra passer un test...

Le roman retrace les aventures dun guerrier féroce, brutal, violent et presqu'invincible, dans un univers futuriste chaotique où la guerre est éternelle et où l'humanité n'est pas la race unique.

Le récit est rempli d'énergie et d'action, sa violence frappe le lecteur en pleine figure, qui K.O. n'a pas le temps de remarquer le manque de finesse de cette histoire guerrière, totalement brute de fonderie (d'imprimerie ?). On ne s'ennuie pas et ça pète dans tous les sens, cependant, il ne faut pas pousser la réflexion plus loin, l'histoire perdrait de son punch.

Au niveau des défauts, je relève que le début du roman est fort haché et cela m'a rendu un peu perplexe, Gunn nous sort d'une situation pour nous plonger directement dans une autre tout à fait différente, sans le moindre avertissement. Dailleurs, et toujours à propos de l'auteur, le pigiste de Brag était en forme pour le décrire « [Gunn] dort avec un shotgun sous son oreiller » !

D'autres lecteurs remarqueront, sans doute, la ressemblance entre ce bouquin et Straship Troopers de Heinlein dont je rappelle que le film nest qu'une parodie. Le fascisme ambiant pourra en rebuter plus d'un. Le dernier élément troublant vient du titre original Deaths Head, qui, en allemand, ramène de sombres souvenirs à l'esprit, confirmés par la description que l'auteur fait de ses Faucheurs : ils portent un uniforme entièrement noir, avec comme insigne une tête de mort en argent...

Mais que ces points négatifs ne vous empêchent pas de lire ce livre, car sauf si vous êtes un hippie pacifiste, il  vaut le coup d'être lu, la cruauté et le nihilisme du personnage principal étant intéressants !