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Code Source |
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Gibson, Willliam Edition : Au Diable Vauvert
2008, 493 pages
ISBN : 978-2-84626-156-2
22 € |
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La quatrième de couverture présente Code Source comme la suite du précédent roman de l'auteur, Identification des Schémas. Pourtant, le lecteur ne retrouvera dans cet ouvrage ni l'héroïne Cayce Pollard, ni l'enquête menée tambour battant, et encore moins l'ambiance déjantée et intimiste d'Identification. Les seuls points communs, car il y en a, entre ces deux livres sont cet équilibre entre réel et virtuel, technologie et esprit humain, que Gibson sait générer dans quasiment toutes ses oeuvres et qui est devenu, au fil du temps, sa marque de fabrique. Avec Code Source, William Gibson nous invite à suivre non pas une héroïne, mais trois personnages très différents : Hollis, rédactrice free-lance pour des revues et ancienne chanteuse du groupe de rock indé Curfew, interview des artistes de locative art, qui créent des oeuvres virtuelles, dont la reconstitution de la mort de River Phoenix. Alors que le magazine Node, pour lequel elle travaille, vient de lui proposer un contrat, Hollis est mise sur la piste d'un fret en lien avec Chombo, le technicien qui permet aux oeuvres virtuelles d'exister et qui ne vit qu'en fonction des grilles GPS. Le second héros de cette histoire, Tito, a été éduqué, comme tous les membres de sa famille, à commencer par sa tante Juana, faussaire de son état, à être un espion, apportant ses talents personnels à la survie du clan. Obsédé par les minuscules détails matériels de son quotidien - entre autre, ses chaussettes - Tito lutte contre la dépersonnalisation qui s'empare de lui à cause de son métier : il est facilitateur illégal, à savoir FI, ces gens dont le crime permet à d'autres d'accomplir leurs crimes. Lui est spécialisé dans le trafic d'IPod, mais le vieillard, à l'apparence inoffensive, à qui il les transmet semble bien cacher son jeu... Quant à Milgrim, le dernier personnage, même lui aurait du mal à cerner sa personnalité, tant les doses de Temestat qu'il engouffre, pour tenir le coup, le font planer. Milgrim est braqueur de talents, mais si Brown, l'étranger qui l'a sauvé d'un malentendu avec son dealer avant de l'enlever, sait ce qu'il attend de lui, Milgrim, lui, n'en a aucune idée. Mais du moment que Brown le fournit en drogues, il s'en fiche. Ces trois personnages, simultanément, vont être mis sur la piste d'un container, celui que Chombo suit à la trace, et vont se croiser. Leurs destin vont s'entremêler et se rejoindre à Vancouver, au Canada. Toute l'histoire s'articule autour du seul personnage qui n'a pas voix à la narration : Chombo. Il est celui qui permet au locative art d'exister, et celui qui pourrait, grâce à ses talents, démêler cette intrigue dont nul n'a idée du but. Attention, narration déstructurée ! Loin de la prose plus classique et haletante d'Identification des Schémas, Gibson nous propose ici une histoire qui étire quelques petits jours en plus de 500 pages, décrivant, à tour de rôle, les aventures et le vécu de chacun des personnages en un chapitre. La structure de l'histoire est dissimulée derrière les bizarreries de chacun des personnages, tous blessés par la vie, prisonniers de leur passé et flottant voire se noyant dans le virtuel qui a envahi leur univers. Comme d'habitude, Gibson jongle avec la technologie, l'informatique et les possibilités du GPS. Mais s'il les maîtrise toujours à la perfection, la surabondance d'explications techniques, les lourdeurs d'un jardon scientifique que le lecteur lambda comme moi a bien du mal à décrypter, tous ces paragraphes monumentaux uniquement dédiés à la construction d'une trame secondaire à l'histoire font qu'on décroche assez rapidement des enjeux réels du roman. Enjeux que, bien sûr, on ne découvre que loin dans l'histoire, si le lecteur a tenu jusque là ! C'est donc un roman assez paradoxal qui, s'il se situe effectivement bien dans la lignée d'Identification des Schémas, en est néanmoins radicalement différent pour ne pas être vraiment abordable à un lectorat non initié. Ayant pourtant lu et apprécié de nombreux Gibson, j'avoue que celui-ci me laisse un goût d'incompréhension et de frustration dans la bouche. A tenter, mais avec prudence !
Ecrite par , le 05 Mars 2008 à 15:03 dans la rubrique .
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